Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Nourredine Bedoui, a insisté hier sur le rôle de la formation professionnelle et son adaptation aux défis du monde économique, lors de son passage à l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale. M. Bedoui qui a repris des chiffres publiés par l'Office national des statistiques (ONS), a indiqué que «80% des stagiaires formés dans les établissements de formation ont pu intégrer le monde du travail». Il a affirmé que le nombre de «200 000 stagiaires dans les établissements de formation actuellement est un acquis», alors que d'autres jeunes «ne sont pas encore convaincus que la formation est un élément important pour leur avenir». En ce qui concerne le volet qualitatif de la formation, l'invité de la rédaction a déclaré qu'«il faut établir un partenariat gagnant-gagnant avec les entreprises pour améliorer la qualité de la formation. Les opérateurs doivent s'ouvrir sur le monde de la formation. Nous mettons comme locomotive le mode de formation par apprentissage, sachant que le stagiaire passe 80% de sa formation dans une entreprise et 20% dans le centre de formation. Les deux parties participent à sa formation, ce mode est une priorité pour le secteur». Il s'est adressé aux managers et chefs d'entreprise, soulignant que «la réussite d'un projet passe par une main-d'œuvre qualifiée». Interrogé sur la question du lancement d'un bac professionnel dans notre pays, le ministre dira : «Nous avons organisé des assises au niveau des wilayas et au niveau local, regroupant tous les acteurs et responsables au sein du secteur et nous allons débattre sur cette question. Lorsqu'on parle du bac professionnel, c'est un grand dossier, on parle également de la formation et l'enseignement professionnels.» Et d'ajouter : «Je suis convaincu qu'il faut adapter la formation de manière générale aux défis économiques du pays. Le bac professionnel est un élément fondamental qui doit être discuté avec les partenaires, tels le ministère de l'Education et celui de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, afin de trouver des réponses.» M. Bedoui n'a toutefois pas révélé la date de la tenue de ces assises, affirmant seulement qu'elles se tiendront «prochainement». Le premier responsable du secteur de la formation a indiqué que ce dernier s'ouvre actuellement sur le monde économique et industriel. «Nous sommes impliqués avec le secteur de l'industrie qui vise à réhabiliter l'industrie nationale, sachant que nous avons intégré de nouvelles spécialités dans ce sens, telle la spécialité du textile qui a été introduite dans le programme de cette nouvelle session de la formation professionnelle.» Le ministre s'est exprimé également sur l'émergence et la réalisation de pôles de formation d'excellence, qui commencent à être installés dans le pays en coopération avec des instituts étrangers (Américains, Allemands et Français en particulier). Il fait état de cinq projets d'envergure, dont ceux actuellement en cours avec Schneider et Mercedes à Rouiba, Massey-Fergusson à Constantine, ainsi qu'un établissement dédié aux techniques agricoles à Khenchela et Mascara avec l'aide de l'Autriche, ou celui prévu plus tard avec le complexe sidérurgique en projet à Bellara, dans la wilaya de Jijel. «Ces pôles d'excellence s'occuperont de la mise à niveau des formateurs, qui est une priorité des priorités, sachant qu'il existe un système pédagogique au sein du secteur de la formation qui se charge de l'évaluation des formateurs.» M. Bedoui a indiqué, d'autre part, que le secteur de la formation s'attache également à former et à accompagner financièrement de jeunes managers à créer leur propre entreprise. «Nous allons accompagner les petites entreprises qui ouvrent leurs portes aux stagiaires. Elles bénéficieront également des avantages du Fonds national du développement de l'apprentissage et la formation continue (Fnac). Nous avons près de 30 milliards de dinars dans ce fonds, c'est un signal d'encouragement de notre part pour ces entreprises.» L'intervenant a affirmé par ailleurs qu'il y a un «regain d'intérêt pour la formation professionnelle, sachant que plusieurs universitaires intègrent des centres de formation à la recherche d'un métier ou d'une formation qualitative». A. K.