À la veille du 8 mars, des bilans et des défis sont faits. La Journée de la femme permet de voir si des avancées ont été faites dans les conditions, les droits et surtout en matière d'égalité des genres. Depuis quinze ans, des réformes ont été introduites dans différents codes sans que celui régissant la famille n'ait été réellement amendé comme le souhaite la majorité des associations de défense des droits des femmes. Cependant, en quinze années, la citoyenne algérienne a bien acquis de nouveaux droits. Ainsi, la révision du code de la famille a permis l'introduction de clauses visant à assurer une plus grande protection à la femme, l'égalité entre les époux en matière de droits et un meilleur encadrement des enfants en cas de divorce. La révision du code de la nationalité fait que les enfants peuvent avoir la nationalité de la mère. La révision du code pénal adopté par l'APN prévoit le durcissement des peines contre les actes de violence et les atteintes à la dignité de la femme. La loi relative au Fonds de la pension alimentaire permettra d'assurer le versement à temps de la pension alimentaire aux enfants pris en charge. En matière d'éducation, les filles algériennes obtiennent de meilleurs résultats que les garçons et poursuivent leurs études plus longtemps. Cette nouvelle donne transformera réellement les rapports sociaux car les discriminations en matière de genre seront transformées. S'il est vrai que les rapports sociaux ne sont pas, actuellement, en faveur de la femme, cela est dû, pour beaucoup, en raison de la différenciation qui est faite à l'intérieur des familles entre garçon et fille. Au regard de l'évolution des mœurs, l'éducation ancestrale et discriminatoire a tendance à refluer malgré la persistance d'une certaine pensée conservatrice. Il est clair que seule une éducation des filles et des garçons basée sur des principes d'égalité permettra à la société d'évoluer dans le sens voulu par tous. Les femmes et les hommes de progrès auront encore beaucoup de combats à mener pour que l'égalité des genres soit totale. Des combats législatifs, mais surtout des combats au niveau de la société. L'évolution des mentalités est un combat permanent pour celles et ceux qui veulent faire de l'Algérie une République moderne. Ces combats ont connu un relâchement une fois la paix revenu et la soif de vivre réapparu. Ces combats ont légèrement régressé car le militantisme n'est plus ce qu'il était. Les droits des femmes ont fortement évolué depuis l'adoption de code de la famille en 1984. Sans soulever de tollé ni de haine et malgré certaines réticences, les avancées son là et elles en appellent d'autres. Pour que la société soit enfin équilibrée. A. E.