Les dames du monde entier sont à l'honneur aujourd'hui en cette occasion du 8 mars marquant la célébration du 100e anniversaire de la Journée internationale de la femme. En Algérie, la célébration de cet événement a toujours constitué cette halte d'évaluation de l'objectif traduisant l'idée d'émancipation de la femme, défendue bec et ongles par une panoplie d'associations féminines. Un idéal qui s'inscrit dans la perspective d'assurer une certaine égalité entre la femme et l'homme autant en termes de devoirs qu'en matière de droits qu'il faudrait faire valoir dans le domaine conjugal, professionnel et même dans l'exercice politique. La célébration du 8 mars en Algérie offre également l'opportunité d'évoquer le code de la famille qui, avant sa révision intervenue en 2005, a toujours fait l'objet de critiques plus au moins acerbes à l'égard de son contenu restrictif des libertés de la femme. Néanmoins, nous sommes aujourd'hui en mesure de dire que la révision du code de la famille constitue réellement cette mouture de loi où les droits de la femme sont entièrement consacrés sans la moindre omission. La réponse à cette question est hélas négative. «En épit de sa révision, le code de la famille comprend toujours quelques imperfections» regrette, la juriste Nadia Aït Zaï. Des imperfections au sujet desquelles notre interlocutrice a cité entre autres la sempiternelle problématique de la tutelle des enfants. «Quoique la révision du code de la famille accorde la tutelle des enfants à la mère, cette dernière n'est toujours pas tolérée à faire sortir à l'étranger sa progéniture en bas âge et à chaque fois qu'elle formule une autorisation en ce sens, elle essuie un refus de la part des autorités» a-t-elle expliqué. Autre lacune évoquée par la juriste au sujet du code de la famille, la question du logement conjugal qui est attribué à l'homme et non pas à la femme en cas de divorce. «La femme, quant à elle, a juste droit à une pension de location qui est dérisoire, voire insignifiante puisqu'il est question d'un montant situé entre 5 000 et 10 000 DA», a-t-elle déploré. Et de poursuivre en mettant l'accent sur le fait que la pension alimentaire octroyée à la femme divorcée et à ses enfants «reste également insuffisante». Mme Aït Zaï qui n'omet pas de dire que la révision du code de la famille a certes consacré «quelques avancées» en termes d'émancipation de la femme, mais a toutefois relevé que «les modifications apportées à ce code n'ont pas eu d'impact sur la vie de la femme algérienne». Les principales modifications apportées au code de la famille ont trait à la gestion commune, à l'égalité de la famille entre l'homme et sa femme, le devoir de désobéissance de la femme à l'égard de l'homme qui disparu de même que la notion de chef de famille, a expliqué notre interlocutrice.