Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a invité, hier à Alger, les entreprises nationales, publiques et privées, à participer aux différents programmes de développement du secteur de l'énergie (2015-2019). «Il y a un potentiel considérable d'investissement dans ce domaine. Ainsi, le marché est immense et nous avons la ferme volonté de travailler avec l'entreprise nationale», a indiqué M. Yousfi lors d'un séminaire de présentation de ces programmes au profit des organisations patronales et des entreprises algériennes. Ce séminaire, qui vise principalement à établir des contacts directs avec les entreprises nationales et le patronat, s'inscrit dans le cadre de la promotion de la production nationale. «Nous voulons consommer algérien», a lancé le premier responsable de ce secteur stratégique, tout en insistant sur l'impératif de respecter deux volets importants, à savoir : la qualité et le coût. «Nous exigeons la qualité, mais aussi nous voulons être efficace en matière de coût», a-t-il souligné. L'objectif majeur est de mettre sur pied une industrie nationale «puissante» dans le secteur de l'énergie, ce qui permettra la diversification de l'économie nationale, a tenu encore à souligner le ministre de l'Energie avant d'ajouter : «Nous voulons toutefois une économie solide.» Ainsi, pour réussir cette démarche, le département de M. Yousfi, après la première rencontre dédiée à exposer les différents programmes du secteur, compte organiser des rencontres ciblées et des journées d'information sur les différentes industries du secteur de l'énergie. Durant la première rencontre, les entreprises publiques et les organisations patronales ont eu ainsi l'occasion de prendre connaissance du plan de développement de Sonatrach (2015-2019), du Programme national de développement des énergies renouvelables actualisé, mais aussi du programme d'efficacité énergétique à l'horizon 2030 et des programmes publics d'électricité et de distribution publique du gaz. D'un montant de 90,6 milliards de dollars, le programme de développement du Groupe Sonatrach (2015-2019), selon Hakkar Toufik, directeur exécutif, stratégie, planification et économie, est prévu pour couvrir la réalisation de plusieurs projets dont, en matière d'exploration : plus de 10 000 km2/an sismique 2D, plus de 26 000 km2 /an sismique 3D et 124 puits terminés/an. En matière de développement des gisements de pétrole brut et du gaz naturel, il est prévu pas moins de 11 projets de traitement de pétrole brut, 18 projets de traitement du gaz naturel, 175 stimulations /an, etc. Au titre de ce plan de développement, Sonatrach, selon M. Hakkar, offre des opportunités aux entreprises nationales (publiques et privées) pour participer dans la réalisation et la concrétisation de ses projets. Des opportunités qui couvrent entre autres volets : le forage des puits d'exploration et de développement, l'acquisition des équipements et du matériel ainsi que la formation. S'agissant du Programme national de développement des énergies renouvelables actualisé, il porte, selon Melle Bedjou, directrice de la planification et suivi des investissements auprès de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), sur le développement du photovoltaïque et de l'éolien à grande échelle et l'introduction des filières de la biomasse, de la cogénération et de la géothermie. Il porte également sur le développement du solaire thermique (CSP) en 2021. La réalisation de ce programme, selon Melle Bedjou, «est ouverte aux investisseurs du secteur public et privés nationaux». Les domaines d'intervention des entreprises nationales sont nombreux: la création d'entreprises d'installations et de maintenance, la production d'équipements tels que l'encapsulation, la fabrication des cellules, etc. Pour ce qui est du programme d'efficacité énergétique à l'horizon 2030, il permet, selon Mohammed Salah Bouzeriba, directeur général de l'Agence de la promotion et de la rationalisation de l'utilisation des énergies (Aprue), de générer une économie d'énergie cumulée de 93 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) et d'éviter plus de 193 millions de tonnes de CO2. Le programme vise également à réduire de 9% la consommation à travers la substitution inter énergétique et l'introduction des équipements et des technologies performantes. Enfin, les programmes publics d'électricité et de distribution publique du gaz s'avèrent aussi ambitieux. Selon Abdeslam Fennour, sous-directeur de la distribution publique du gaz, auprès de la direction générale de l'énergie (ministère de l'Energie), en matière de production, la puissance électrique installée atteindra 32 200 WM en 2019, soit une progression de 15M par an. En transport d'électricité, la longueur de réseau passera de 26 500 km en 2014 à 50 500 km en 2019, soit un accroissement de 12,6% par an. C'est dire l'immense potentiel qu'offre le secteur de l'énergie aux entreprises nationales, aussi bien publiques que privées. Les entreprises nationales ont donc du pain sur la planche. B. A.