Le court métrage Passage à niveau, du réalisateur algérien Anis Djaad, sera en compétition dans plusieurs festivals européens et maghrébins à partir de la fin mars jusqu'à mai prochain, a indiqué mardi dernier l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), coproductrice du film. Réalisé en 2014, ce court métrage de 22mn est sélectionné aux festivals du film arabe de Berlin et d'Amsterdam, tous deux prévus en avril, au Festival du cinéma africain de Milan le mois suivant, ainsi qu'au Festival du film méditerranéen de Tétouan (Maroc) qui débutera le 28 mars. Deuxième œuvre du cinéaste (Le hublot, œuvre multi primée a été son premier court métrage), cette fiction méditative sur la solitude d'un garde-barrière sera également projetée en avril au Maroc à l'occasion du Festival maghrébin du court métrage d'Oujda (Maroc), et en Espagne dans le cadre du Festival du cinéma africain de Cordoue, en cours depuis le 21 mars. Le film sera aussi en compétition au 10e Festival Afrikamera prévu dans la ville de Varsovie (Pologne), dédié au cinéma africain et prévu du 4 au 9 avril, a indiqué, par ailleurs, le réalisateur. Coproduit par la société privée Nnaya Productions et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, Passage à niveau avait reçu en 2014 une mention spéciale du jury lors de la 2e édition du Festival du cinéma maghrébin d'Alger. Le scénario du film, écrit par le réalisateur, avait remporté, la même année, le Prix du meilleur scénario de court métrage des JCA (Journées cinématographiques d'Alger). Réalisé en 2013, le film raconte la vie morose et répétitive d'un vieux garde-barrière, interprété par Rachid Benallal. Ce dernier qui s'occupe de la sécurisation des lieux au niveau de la voie ferrée reçoit une lettre qui va bouleverser sa vie. Cette lettre lui annonce qu'il a été mis à la retraite. Son unique occupation et la baraque qui lui sert de logement lui sont retirées. Dépourvu de dialogue, ce court métrage est une œuvre intense qui décrit magistralement la détresse d'un homme qui n'espère plus rien de la vie. Tourné entièrement à Mascara, ce court métrage de vingt minutes a également été rehaussé par l'interprétation de Rachid Benallal et Samir El Hakim. Ce dernier, joue le rôle d'un drogué sans domicile qui, parfois, partage sa solitude avec le garde-barrière (Rachid Benallal). D'abord journaliste puis écrivain et finalement cinéaste, Anis Djaad a su, pour cette œuvre, se tenir au plus près des situations. Il apporte un éclairage très authentique dans ce film sur une tranche de vie et une situation sociale, qui, aussi anodines qu'elles paraissent dans l'évolution d'une société, n'en sont pas moins révélatrices de la manière dont s'opère cette évolution pour certaines franges de la population. Avec un sens aigu de la mise en scène, le réalisateur évite les écueils du film à thèse et nous livre un récit humain et intimiste qui séduit à chaque projection. W. S. M./APS