L'Arabie Saoudite soutenue par plusieurs pays arabes est intervenue militairement contre les Houthis au Yémen. Elle a mobilisé plus de 150 000 militaires et 10 avions de combat dans le cadre de l'opération, baptisée «Tempête décisive», soutenue par les Américains. Cette intervention militaire a été lancée jeudi 26 mars au Yémen contre les Houthis, les miliciens chiites qui avaient pris le contrôle de plusieurs grandes villes, dont la capitale Sanaa, et menaçaient Aden, la grande ville du sud du pays. Les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Bahreïn et Koweït 15 appareils chacun et le Qatar 10 dans des frappes qui ont visé différentes positions des Houthis. En plus de ces pays voisins du Yémen, cette opération militaire mobilise l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc. Quatre navires de guerre égyptiens sont entrés jeudi 26 mars dans le canal de Suez, en route vers le Golfe d'Aden. Ils assureront la protection de cet emplacement clé pour la route maritime vers le canal de Suez. Comme prévu, la Russie qui soutient la Syrie s'est opposé à cette escalade, indiquant que cela ne pourrait pas résoudre les problèmes du peuple yéménite. La Russie insiste sur la nécessité de stopper immédiatement les hostilités, et de relancer les efforts en vue d'une solution pacifique au conflit. C'est la position officielle russe telle qu'elle a été exprimée par le Kremlin et le ministère russe des Affaires étrangères. Sans que les Etats-Unis et l'Arabie saoudite soient formellement désignés, Moscou appelle les parties au conflit et leurs alliés extérieurs à cesser toute action militaire. Le communiqué du Kremlin a été publié à l'issue d'une conversation entre le président russe et le président iranien, alors que l'Iran est proche des rebelles chiites houthis, visés par les bombardements saoudiens. En visite en Amérique latine, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a été plus incisif : «Il faut appeler les choses par leur nom, ces manipulations autour de l'antagonisme entre sunnites et chiites sont très dangereuses. Il n'y a pas d'autre issue pour le Yémen que la reprise du processus de négociation, avec la médiation du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU. Nous insistons sur ce point et j'espère que tous les autres pays, impliqués d'une façon ou d'une autre dans la situation au Yémen, vont agir dans ce sens.» L'Iran semble avoir trouvé en Moscou un allié alors que le royaume saoudien dénonce l'implication iranienne au Yémen. Les bombardements de la coalition de quelques Etats Arabes interviennent après que Riyad a tenté de récupérer l'Irak, la Syrie et le Yémen des mains des dirigeants chiites. En somme, l'Iran et les autres pays qui le soutiennent ne resteront pas les bras croisés après ces bombardements. Il est de même pour la Russie et les autres pays qui ont déjà soutenu la Syrie. Une guerre opposant les Etats arabes, l'Iran et les autres pays dirigés par des pouvoirs Chiites pourrait éclater dans les prochains jours.