Faute d'accord avec le ministère de la Culture, les étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts ont repris la grève et comptent bien la poursuivre jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Les étudiants grévistes, qui ont entamé leur mouvement le 15 mai dernier, ont décidé de le poursuivre après que les discussions entre les représentants des étudiants et la ministre de la Culture, Nadia Labidi, n'eurent pas abouti à la désignation d'un nouveau directeur, a indiqué à l'APS une des porte-paroles des étudiants, Merwa Fakir. Depuis la démission de l'ancien directeur, au troisième jour de la grève, l'intérim est assuré par le directeur de l'Ecole régionale des beaux-arts de Tipasa, Kaddour Athmane. Selon la même source, des «assises» pour réformer les programmes de l'Esba devaient être organisées par la future direction de l'école en y «incluant des représentants des étudiants». Les grévistes déplorent également l'absence d'une feuille de route «claire avec des délais précis» concernant la réforme des programmes d'enseignement de l'Esba, a indiqué Merwa Fakir. Parmi leurs revendications la nature du diplôme, délivré uniquement par la direction de l'Esba et non par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, autre tutelle de l'école. Les grévistes dénoncent, en outre, l'incohérence entre leur diplôme et la durée des études (cinq ans) à l'Esba, accessible aux bacheliers sur concours. La ministre de la Culture avait reconnu, le 30 mars dernier, que l'Esba avait besoin d'une véritable réforme de son programme et de son diplôme, estimant que ce dernier point constituait un «problème de fond». Baptisé «InfidjArt» (jonction entre le mot explosion et art) le mouvement de protestation des élèves de l'Esba se distingue par le grand nombre d'activités artistiques organisées par les grévistes durant leur occupation du siège de l'école. Par ailleurs, les employés et fonctionnaires de l'Esba ont adressé une lettre au Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Un courrier dans lequel ils dénoncent l'attitude des étudiants de l'école qui ont installé un fil barbelé à l'entrée de l'institution, empêchant ainsi les employés de rejoindre leurs postes de travail. Dans cette lettre, les employés demandent clairement au Premier ministre d'intervenir. «Nous employés, fonctionnaires de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, venons faire appel à votre sens de la responsabilité afin d'intervenir pour débloquer la situation qui prévaut au sein de notre école», peut-on lire sur ce document parvenu à notre rédaction. W. S. M./APS