La situation en Libye continue à se compliquer, notamment à Tripoli où une vingtaine de personnes ont été tuées en 48 heures. Une escalade qui inquiète l'ONU qui a appelé à la mise en place d'un climat «plus propice» aux négociations pour un règlement pacifique de la crise. Les combats entre les camps rivaux continuent à mettre en péril toute tentative de réconciliation impérative pour tout retour à la normale. La Libye se trouve toujours avec deux gouvernements et deux parlements depuis que la coalition de milices s'est emparée de Tripoli et que le gouvernement s'est replié à l'est du pays. Pour mettre fin au chaos, l'ONU tente de rapprocher les points de vue entre les différents acteurs de la crise. Pour l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, les violences survenues vendredi à Tripoli «mettent en danger la vie de civils». Il a, en outre, renouvelé son appel à toutes les parties à «déployer tous les efforts possibles pour mettre fin immédiatement aux combats (...) et prendre toutes les mesures nécessaires pour créer un environnement plus propice aux négociations» dans le cadre du processus du dialogue en cours. L'émissaire onusien a qualifié de «développement extrêmement négatif» les derniers pics de violence qui ont marqué le contexte libyen. «C'est non seulement inacceptable, mais nous espérons qu'il y aura une enquête pour déterminer qui est derrière», a-t-il ajouté. Il a évoqué la nécessité de parvenir à un accord final, «y compris sur les noms» des membres du gouvernement d'union nationale, et encouragé les parties en conflit «à se montrer flexibles et prêtes à faire des concessions». L'Algérie, qui joue le rôle de facilitateur dans le dialogue inter-libyen en accueillant plusieurs rencontres à Alger entre des responsables politiques libyens en vue de mettre un terme à ce conflit, ne cesse de réaffirmer sa position à l'égard de cette question. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a ainsi affirmé, jeudi lors d'une visite à Madrid, que «la voie pacifique reste le moyen incontournable pour le règlement des conflits et des différends». Pour Messahel, «l'Algérie et l'Espagne partagent le même point de vue quant à la formation d'un gouvernement d'union nationale consensuel en Libye». La semaine écoulée, les dirigeants de partis et des militants politiques libyens, réunis à Alger sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil), avaient souligné leur engagement aux principes adoptés dans la Déclaration finale du premier round de dialogue, tenu le 11 mars dernier à Alger. Ils avaient déploré la persistance des hostilités et de la violence dans plusieurs régions de Libye. Les participants à la seconde réunion du dialogue inter-libyen étaient pratiquement d'accord sur 90% des thèmes abordés. Ce résultat marque, selon les parties au dialogue, une «dynamique» pour la recherche d'une solution politique à la crise qui secoue la Libye. L'ONU, qui a qualifié de «grand succès» le second round des pourparlers d'Alger, a proposé une feuille de route portant sur «la formation d'un conseil présidentiel dirigé par des personnalités indépendantes, un gouvernement d'union nationale et un Parlement représentant tous les Libyens». R. I.