Dimanche dernier, une vidéo circulait sur le Net, montrant des terroristes de l'organisation Etat islamique, exécuter des ressortissants éthiopiens chrétiens. 16 hommes égorgés sur une plage et 12 autres tués par balle dans une zone désertique. Cela en terre libyenne. Le deuxième massacre en moins d'un mois, toujours en terre libyenne, commis par des membres de la même organisation terroriste, appelée également Daech. La triste nouvelle a suscité une grande indignation à travers le monde. De nombreux pays ont condamné l'acte. L'Algérie en fait partie. Dans un communiqué, rendu public hier, «l'Algérie a condamné avec la plus grande force l'attentat perpétré en Libye contre des ressortissants éthiopiens par un groupe terroriste affilié à Daech», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. Et de poursuivre : «Le terrorisme lâche a frappé à nouveau en Libye en ciblant des ressortissants éthiopiens. Ces innocents fauchés par des mains terroristes sanguinaires et haineuses dans un pays, la Libye, où ils sont venus chercher l'hospitalité et s'abriter sous l'aile généreuse du peuple libyen, victime lui-même de ce terrorisme qui n'a ni nationalité, ni religion et qui ne reconnaît aucune frontière.» Au nom du peuple algérien, le représentant du département des affaires étrangères a assuré : «Nous sommes profondément indignés par ce massacre odieux et abject quelle que soit la confession des victimes et condamnons avec la plus grande force ses auteurs. Nous exprimons la solidarité pleine et entière de l'Algérie avec les familles des victimes, ainsi qu'avec le peuple et le gouvernement éthiopiens.» La réédition de ces crimes en Libye, soutient Benali Cherif, «interpelle l'ensemble de la communauté internationale sur la nécessité impérieuse d'une mobilisation urgente de toutes les énergies et de l'ensemble des moyens susceptibles d'appuyer les efforts en cours visant à aboutir à une solution politique, seule à même de favoriser la mise en place d'institutions démocratiques, d'isoler et de défaire le terrorisme en Libye». La position de l'Algérie ne change pas d'un iota en ce qui concerne le phénomène du terrorisme, ainsi que les conflits armés et politiques dans la région Afrique et ailleurs. Elle condamne avec force le terrorisme, qu'elle-même a subi durant des années, faisant face seule à la horde terroriste, mais réussissant, tout de même, à le vaincre sans toutefois l'éradiquer entièrement. Forte de son expérience en la matière, elle recommande à tous les pays qui en sont victimes, et à toute la communauté internationale, de le combattre sans relâche et de renforcer les moyens de lutte. Pour ce qui est des conflits et des crises internes, la position algérienne, depuis notamment le conflit libyen, est «le règlement pacifique» par voie politique, excluant tout recours aux armes sauf pour ce qui est, faudrait-il insister encore, des groupes terroristes, notamment ceux dits de l'Etat islamique, qui ne cessent de prendre racine dans de nombreux pays jusqu'à menacer les puissances mondiales. Le crime qui vient de se produire en Libye risque de faire réagir, encore une fois, des pays comme l'Egypte. C'était le cas lors de la décapitation des 21 coptes, il y a quelques semaines. Là encore, une vidéo a été diffusée par l'organisation terroriste, montrant leur exécution par leurs bourreaux. Les victimes menottées portaient des combinaisons de couleur orange. Difficile à effacer de la mémoire collective. L'organisation terroriste, chaque fois qu'elle exécute un acte criminel, montre des images vidéo sur le Net pour frapper davantage les esprits. Le Caire, rappelons-le, sans même attendre l'autorisation des autorités libyennes a mené des raids aériens dans les camps et les dépôts d'armes de Daech, qui ont fait au moins une cinquantaine de morts parmi les djihadistes. Un même scénario n'est pas à exclure, suite à ce qui vient de se passer, encore une fois, en Libye. K. M.