A l'occasion du 60e anniversaire de la tenue de la Conférence de Bandung, le quotidien El Moujahid a consacré son Forum à l'évocation de cette date historique qui a marqué l'histoire de notre pays et en particulier la diplomatie algérienne. Cette rencontre a vu la participation de plusieurs historiens et représentants des ambassades d'Indonésie et de Palestine, en présence aussi de l'ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni. La Conférence de Bandung s'est tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques, dont Djamal Abdel Nasser (Egypte), Nehru Gandhi (Inde), Soekarno (Indonésie) et Zhou Enlai (Chine). Elle marqua l'entrée sur la scène internationale des pays du tiers-monde, qui ont été qualifiés ainsi pour leur adoption de la position de non-alignement, refusant tout attelage, du moins officiellement, à l'un des deux blocs, soviétique ou américain. Ces pays décolonisés ont formé ainsi le troisième Bloc. Cette journée a été aussi l'occasion d'un hommage à M'hamed Yazid qui a représenté l'Algérie durant ce congrès en compagnie de Hocine Aït Ahmed. M'hamed Yazid était aussi l'un des négociateurs des Accords d'Evian. Selon l'historien Ameur Alkhila, «la Conférence de Bandung était un tournant pour la diplomatie algérienne et notamment la cause algérienne. Elle a permis de révéler la cause algérienne et la lutte du peuple algérien pour son indépendance au niveau de l'ONU». Cette conférence «était une importante étape et une véritable épreuve pour la délégation algérienne qui a connu beaucoup d'obstacles avant de parvenir à convaincre les organisateurs d'accepter le Front de libération nationale (FLN) comme représentant de l'Algérie», ajoutera-t-il. La conférence s'est tenue en présence de 600 représentants de 29 pays, ce qui constituait «une participation internationale très importante à l'époque. Avec la présence de 14 pays africains et 6 pays asiatiques, la Conférence de Bandung était appelée aussi Sommet Afro-asiatique». En ce qui concerne les résultats, M. Alkhila dira que «cette conférence est sortie avec deux principaux résultats, en l'occurrence le soutien à l'Algérie dans sa lutte pour son indépendance et l'engagement à poser le sujet de la cause algérienne lors des travaux du sommet de l'ONU, qui s'est tenu en 1955. Les participants à cette conférence ont aussi formulé une demande aux autorités françaises pour prendre en considération la cause algérienne». De son côté, l'ancien ambassadeur, Salah Ben Kobi, a indiqué que «le congrès de Bandung était la première sortie de la diplomatie algérienne sur le plan international. Les Algériens, représentés par le FLN, prenaient très à cœur l'action diplomatique afin de faire entendre la voix du peuple algérien». Pour sa part, le représentant de l'ambassade d'Indonésie en Algérie a affirmé que «l'Indonésie et l'Algérie partagent les mêmes valeurs, surtout en terme de décolonisation et de lutte pour l'indépendance. L'Indonésie soutien tous les pays colonisés dans leur lutte, l'Algérie était parmi les pays que nous avons soutenus». L'ambassadeur a aussi fait savoir que l'anniversaire de la tenue de cette conférence de Bandung est aussi commémoré en Indonésie. A. K.