Un attentat suicide en Arabie saoudite, revendiqué pour la première fois par le groupe djihadiste Daech, a fait vendredi 21 morts et 81 blessés dans une mosquée chiite de l'est du royaume. «L'attentat terroriste a fait 21 morts et 81 blessés, dont 12 sont dans un état critique», a indiqué le ministère de la Santé saoudien. Ajoutant qu'«un individu a fait détoner une bombe qu'il portait sous ses vêtements pendant la prière du vendredi dans la mosquée Ali Ibn Abi Taleb, à Koudeih, une localité de la province de Qatif». Le site du quotidien saoudien Arryadh a mis en ligne des photos de tapis de prière imbibés de sang et du faux plafond de la mosquée qui s'est effondré en partie sous le souffle de l'explosion. Daech, un groupe extrémiste a revendiqué l'attaque. En Irak et en Syrie, où il contrôle aussi de vastes régions, le groupe est visé depuis neuf mois par des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis, et dont l'Arabie saoudite fait partie. Des frappes qui se distinguent par leur inefficience. La Maison Blanche a condamné l'attentat, qualifié d'«acte tragique», tout en restant prudente sur sa revendication. «Le groupe Etat islamique doit être vaincu», a déclaré le Conseil de sécurité de l'ONU, dénonçant un « acte haineux». «L'intolérance, la violence et la haine que l'organisation djihadiste manifeste doivent être écrasées», ont estimé les membres du Conseil dans un communiqué. L'Iran a également condamné l'attentat, estimant que «la lutte contre les groupes terroristes et extrémistes (...) (devait) être une priorité» pour tous les pays. Au Liban, le Hezbollah a tenu Riyad «pour totalement responsable de ce crime horrible» et a accusé le royaume de «parrainer et soutenir les assassins» et d'avoir «échoué à protéger» ses citoyens chiites dans un pays à majorité sunnite. Avant la revendication de Daech, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a réaffirmé la détermination des services du ministère à «traquer toute personne impliquée dans ce crime terroriste perpétré par des personnes cherchant à porter atteinte à l'unité nationale, et à la présenter à la justice». La localité de Koudeih est située au nord de la ville de Qatif, au cœur de la province orientale, région pétrolière où se concentre la minorité chiite qui se plaint de discriminations. Depuis 2011, la province orientale a connu des attaques sporadiques contre les forces de sécurité et des protestations ayant fait une vingtaine de morts. L'attentat de vendredi a provoqué la «colère» de chiites contre le manque de protection de leurs lieux de culte. De nombreux habitants disent craindre la répétition de tels attentats si rien n'est fait pour contrer «les discours de haine» contre les chiites sur les réseaux sociaux. Les autorités saoudiennes ont multiplié ces derniers mois les arrestations d'extrémistes, soupçonnés de planifier des attaques pour «attiser les tensions confessionnelles» dans le pays. En avril elles ont annoncé le démantèlement d'une cellule de 65 personnes soupçonnées de liens avec Daech et cherchant à perpétrer des attentats. R. I./Agences