Les praticiens de la santé publique sont en colère. L'accord conclu avec le ministère de tutelle n'a pas été suivi d'actions concrètes sur le terrain. Pire, les portes du dialogue sont à nouveau fermées, selon le président du syndicat, le Dr Lyes Merabet. «Nous ne comprenons pas cette volte-face du ministère», affirme-t-il, rapportant que le syndicat a essayé plusieurs fois de prendre attache avec les responsables du département ministériel pour voir, justement, les modalités d'application du contenu de l'accord mais en vain. Retour à la case de départ ! D'où l'intention des praticiens, regroupés au sein de syndicat, de renouer avec la protestation. Ce n'est pas encore décidé officiellement mais l'idée semble être en maturation et elle n'attend que d'être examinée et validée par le conseil national. C'est pourquoi le syndicat a décidé de convoquer son conseil national à une réunion extraordinaire, demain lundi. Dans un communiqué rendu public, le Snpsp informe ses adhérents «qu'à ce jour, aucune suite n'a été donnée, du côté du ministère de la Santé, aux engagements pris lors de la réunion de conciliation du 4 mai 2015. La levée de la protestation suite aux résolutions du conseil national extraordinaire (5 mai 2015), au lieu de permettre un retour à une relation de travail saine par la mise en place des décisions prises en réunion de conciliation, est suivie anormalement par la fermeture des voies du dialogue devant un partenaire social, largement représentatif des corps des praticiens médicaux généralistes, avec un effectif de 12 000 adhérents chaque année». Le syndicat considère que «cette démarche du ministère de la Santé entretient la contradiction, nourrit le doute et consolide les informations en notre possession. Celles-ci font état d'une volonté délibérée, du côté du ministère de casser l'organisation syndicale et en finir, une fois pour toutes, avec lui». Les revendications du syndicat national des praticiens de la santé publique portent, entre autres, sur «l'intégration au grade de principal des praticiens médicaux généralistes concernés par l'instruction 968 du 16/09/2014 du Premier ministre, l'alignement entre anciens et nouveaux diplômes de doctorat en médecine dentaire/pharmacie, avec classification sur la grille des salaires des fonctionnaires, l'intégration du Snpsp, à part entière, dans le processus d'organisation des concours de promotion aux grades de principal et en chef, et l'ouverture officielle du projet d'amendement du statut particulier des praticiens médicaux généralistes de santé publique». Pour rappel, le Snpsp a appelé à une grève nationale, le 27 avril dernier, suivie d'une autre de deux jours, les 5 et 6 du mois en cours. Le mouvement protestataire a été interrompu et gelé suite à des engagements du département ministériel de satisfaire les revendications des praticiens en colère. Une réunion de conciliation a eu lieu au siège du ministère, en présence de représentants de la direction générale de la Fonction publique et de l'Inspection du travail. A l'issue de cette réunion de conciliation, il a été décidé que le ministre de la Santé introduise lui-même, auprès des services du Premier ministre, une demande de dérogation exceptionnelle «pour permettre l'intégration dans le grade de principal de tout praticien cumulant dix ans d'ancienneté au 31/12/2012 ou, le cas échéant, permettre aux concernés une promotion sur concours avec préservation des années d'ancienneté dans le nouveau grade». Un PV a été signé mais tarde à être appliqué pour des raisons non connues. Ce qui explique la nouvelle agitation au sein de la corporation. K. M.