La décision a été prise lors d'un conseil national extraordinaire du SNPSP Par : Nabila Afroun, Liberté, 21 décembre 2009 Au-delà de l'épidémie de la grippe A/H1N1, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière doit faire face au mouvement de protestation qui prend de l'ampleur dans son secteur. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), regroupant les médecins spécialistes et généralistes des polycliniques et salles de soins, a décidé de passer à une étape supérieure de la contestation. Suite à un conseil national extraordinaire du Syndicat organisé durant la semaine dernière, les praticiens ont opté pour une grève illimitée à partir d'aujourd'hui. Un préavis de grève a été déposé le 13 du mois en cours. Selon le Syndicat, cette décision est motivée par le silence “absolu et méprisant” du ministère de la Santé suite aux appels au dialogue lancés par les praticiens de la santé publique. “Nous dénonçons l'attitude du ministère de tutelle qui prône, d'une part, le dialogue social dans ses discours et continue, d'autre part, sa politique de mépris et la provocation”, a déclaré le responsable du Syndicat. La plateforme de revendications du SNPSP se résume au traitement du régime indemnitaire et la prise en charge du plan de carrière des praticiens de la santé publique. Car, pour eux, il n'est pas question, à titre d'exemple, qu'un chirurgien dentiste soit classé à la catégorie 13. “Nous revendiquons également le passage de grade pour les praticiens qui cumulent cinq années d'ancienneté, le droit au week-end pour les praticiens du centre et l'arrêt des intimidations ainsi que des sanctions que subissent les syndicalistes”, réclament les syndicalistes. Le SNPSP appelle l'ensemble de ses adhérents au respect du mot d'ordre de la grève ouverte, et ce, jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications socioprofessionnelles. Il précise qu'en dehors des situations d'urgence médicalement établies, la grève ouverte des praticiens touche toutes les activités de soins, de consultation et d'exploration (biologique et radiologique), les activités de prévention, y compris la remise des bilans des différentes activités (UDS, BHC, la médecine du travail…), les activités d'enseignement et de formation, la participation aux réunions des conseils médicaux, des comités et des commissions siégeant sous l'autorité des EPSP, des EPH ou des DSP et, enfin, le boycott de toute participation à des séminaires organisés par le ministère de la Santé. Exceptionnellement à la situation de crise sanitaire provoquée par l'épidémie de grippe A que traverse le pays, le SNPSP informe les grévistes que le cadre du service minimum s'élargira à la participation des praticiens aux campagnes de vaccination contre le virus H1N1. “Cette activité doit se dérouler dans le respect strict de toutes les conditions établies de sécurité, notamment sanitaires pour le citoyen et médico-légales pour le praticien”, précise-t-il.