Lutter contre la corruption et la violence qui gangrènent le sport de notre pays. C'est autour de ce credo que semble se trouver une architecture, l'Académie algérienne anticorruption sportive, selon le communiqué de presse dont a été destinataire La Tribune. De quoi s'agit-il, qui est cette académie et qui en sont les membres fondateurs ? Selon les termes dudit communiqué, il s'agissait donc là d'une première rencontre, laquelle s'est tenue au cours de la journée de samedi dernier au sein de la maison de jeunes Ahmed-Saadi de Constantine avec pour objectif initial l'installation de la commission chargée de la préparation du congrès national de l'académie en question. La commission est composée de neuf personnes représentant les différentes régions du pays et réparties sur l'Est (2), le Centre (2), l'Ouest (1), le Sud-ouest (2), le Sud-est (1) et une présidente en la personne de maître Radia Knatef, avocate agréée près la Cour d'Alger. Il y a lieu de souligner que, toujours selon les termes du communiqué, les autres représentants seraient issus des secteurs de la jeunesse et des sports, la justice, les médias et société civile. La tenue du congrès national est prévue pour le mois de septembre prochain. L'organe exécutif qui en serait issu devrait mettre en exécution les missions, du moins celles essentielles contenues dans le premier communiqué du genre et qui consisteraient par voie de conséquence à éradiquer et la corruption et la violence. Dans les détails il serait question de mettre en place des mécanismes de lutte contre la corruption au sein du corps arbitral, des footballeurs, des dirigeants et par voie de conséquence de stopper le phénomène des arrangements conclus autour de rencontres sportives en fin de saison. Une pratique réputée, aux yeux du rédacteur du communiqué, facteur de déclenchement de la violence dans les stades. Il aurait fallu une année de réflexion pour que germe cette idée et que soit décidée la création d'une commission ad-hoc à même de la matérialiser sur le terrain. Cette réflexion serait l'œuvre de cadres gestionnaires exerçant au sein des institutions et autres organes sportifs ainsi que de juristes et des représentants du mouvement associatif. Reste à savoir maintenant quelle pourrait être la réaction des pouvoirs publics ou du moins ses représentants es qualité comme il serait légitime de s'interroger sur le risque d'empiètement dans les missions des institutions officielles sachant que le phénomène de la violence, comme il est d'ailleurs dit dans le communiqué, gangrène de manière phénoménale l'activité sportive en Algérie en plus des dommages collatéraux causés à d'autres pans de l'activité et l'actualité sociale. L'habitude d'associations mortes-nées parce que ne répondant qu'à une conjoncture exceptionnelle pourrait desservir une telle démarche. Toutefois, l'évolution exponentielle de saison en saison de la violence et de la corruption sous tous ses aspects devrait logiquement donner du corps à cette initiative et cimenter autour d'elle les acteurs qui s'estimeraient directement concernés ou du moins tous éléments susceptibles de contribuer au sauvetage et la moralisation de la discipline. L'avenir dira, sans nul doute, si ce qui s'est passé samedi dernier au sein de la maison de jeunes Ahmed-Saadi n'est pas qu'un feu de paille dont la prise a sans doute été accélérée par les déboires de la Fédération internationale de football. Ce serait tout un symbole. A. L.