Le tribunal criminel d'Alger a reporté le procès de l'affaire Sonatrach 1 jusqu'à la prochaine session criminelle. Le procès a été reporté «en raison de l'absence de plusieurs témoins», au moins 26 sur les 108 témoins ne se sont pas présentés, tandis qu'un autre est décédé. «Des mandats d'arrêt devraient être émis à l'encontre des témoins qui ont refusé de répondre aux convocations du tribunal, après l'envoi de mandats d'amener», indiquent des défenseurs. Une demande de liberté provisoire pour sept prévenus en détention est examinée par le président du tribunal criminel d'Alger. L'audience a commencé par l'appel par le président du tribunal des accusés, de leurs défenseurs et des témoins, dans une salle pratiquement archicomble. Avocats, journalistes, personnalités du monde des affaires et simples citoyens ont envahi la salle dès l'ouverture des portes. Les accusés dans cette affaire sont l'ex- P-dg du Groupe pétrolier Sonatrach, Mohamed Meziane, et huit directeurs exécutifs du Groupe dont le responsable du transport par pipeline, Amar Zenasni, et le directeur des activités Amont, Belkacem Boumediène, ainsi que quatre sociétés étrangères ayant bénéficié frauduleusement de marchés publics. Les accusés, dont sept sont en détention, sont poursuivis pour «commandement d'une association de malfaiteurs, passation de marchés en violation de la législation et du règlement, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés». Ils sont également poursuivis pour «corruption, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et blanchiment d'argent». Selon l'arrêt de renvoi, les faits portent sur cinq marchés frauduleux d'une valeur de 11 milliards de dinars accordés par l'ex-P-dg de Sonatrach, Mohamed Méziane, au Groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays. Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d'actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach, Fawzi et Réda Méziane, dans le Groupe Contel, selon la même source. Le Groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc, et son patron Smaïl Djaafar Mohamed-Réda, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires, selon l'arrêt de renvoi de l'affaire. Les investigations ont également révélé que Mohamed Méziane, avec la complicité du responsable des activités Amont Belkacem Boumédiene, aurait mis au point un plan pour subdiviser le projet de télésurveillance électronique de Sonatrach en 4 parties afin d'attribuer trois marchés au Groupe allemand. Selon l'arrêt de renvoi toujours, le Groupe Sonatrach a également conclu «un marché douteux avec Saipem Algeria» (Italie) pour la réalisation du gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie. L'enquête a révélé qu'un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller, depuis 2006, auprès de l'ex-directeur de Saipem Contracting Algérie, Tullio Orsi. Ce dernier est poursuivi par le parquet de Milan dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant le Groupe pétrolier italien ENI, dont Saipem est une filiale, pour l'octroi de marchés pétroliers en Algérie. Ce marché, d'une valeur de 586 millions de dollars a été sous-traité à une société française PIE Capag par Saipem, sa rivale dans la consultation limitée ouverte par Sonatrach, ajoute la même source. Un autre dossier lié à ce procès concerne le marché de réfection de l'immeuble de Sonatrach, situé boulevard Ghermoul, attribué frauduleusement à l'entreprise allemande Imtech. A. K.