Après avoir été reporté le 15 mai dernier en raison de l'absence de plusieurs témoins «importants», le procès de l'affaire Sonatrach 1 s'ouvrira, comme prévu, dimanche prochain au tribunal criminel d'Alger. Quinze personnes et quatre entreprises étrangères sont poursuivies pour «corruption» dans cette affaire très médiatisée. Le principal n'est autre que l'ancien PDG du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, qui avait affirmé en avril dernier, dans un entretien exclusif à El Watan, qu'il n'avait fait qu'appliquer les décisions qu'il recevait, notamment du ministre de l'Energie de l'époque, Chakib Khelil. Huit directeurs exécutifs du groupe, dont Amar Zenasni (responsable du transport par pipeline) et Belkacem Boumediène (directeur des activités amont) sont également poursuivis dans cette affaire. Le procès verra également la présence de 108 témoins. Les accusés, dont sept sont en détention, doivent répondre des chefs d'inculpation d'«association de malfaiteurs», «passation de marchés en violation de la législation et du règlement», «octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui» et «augmentation des prix lors de la passation des marchés». Ils sont également poursuivis pour «corruption», «dilapidation de deniers publics», «abus de fonction» et «blanchiment d'argent». Selon l'arrêt de renvoi, les faits portent sur cinq marchés frauduleux d'une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l'ex- PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc, dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays. Ces contrats ont été accordés selon la procédure du gré à gré, en contrepartie d'actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach, Fawzi et Réda Meziane, dans le groupe Contel, selon la même source. Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron, Smaïl Djaâfar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires, selon l'arrêt de renvoi de l'affaire. Les investigations ont également révélé que Mohamed Meziane, avec la complicité de Belkacem Boumediène, a mis au point un plan pour subdiviser le projet de télésurveillance électronique de Sonatrach en quatre parties, afin d'attribuer trois marchés au groupe allemand. Le groupe Sonatrach, toujours selon l'arrêt de renvoi, a conclu un marché douteux avec Saipem (Italie) pour la réalisation du gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie (Sardaigne).