Au moins 37 personnes, dont des touristes étrangers, ont péri et 35 autres ont été blessées, hier, dans une attaque terroriste ciblant, encore une fois, la Tunisie. La fusillade a eu lieu au cœur même de la zone touristique de Sousse. Deux hôtels ont été visés, dont celui dénommé Marhaba. L'information a été donnée par la télévision d'Etat, avant qu'elle ne soit reprise et développée par d'autres médias nationaux et étrangers. «Des tirs ont éclaté vendredi sur une plage devant un hôtel de la zone touristique de Sousse, dans le centre-est de la Tunisie, faisant un nombre indéterminé de morts», a indiqué la télévision d'Etat. «Coups de feu sur une plage devant un hôtel de Kantaoui, un certain nombre de victimes», lit-on dans un bandeau sur cette même chaîne. Un premier bilan de ce nouveau massacre a fait état de la mort de 7 personnes. Un deuxième bilan a donné un chiffre de 19 morts et le troisième s'est établi à 27. Ce dernier serait aussi provisoire. Les mêmes informations indiquent que l'un des assaillants a été abattu par les forces de sécurité. Ce nouveau drame qui frappe un pays voisin, au deuxième vendredi du mois sacré du Ramadhan, ne cible pas que les institutions du pays, mais aussi son économie. La Tunisie qui vit essentiellement du tourisme est frappée en plein cœur. C'est le tourisme qui est menacé au plus haut degré. Le mois de mars dernier, 22 personnes, dont 21 étrangers, sont décédées dans l'attaque qui a ciblé le musée Bardo. Avant cela, en octobre 2013, un kamikaze s'est fait sauter, à Sousse, sans que cela n'entraîne toutefois d'autres victimes. D'autres attaques terroristes, ciblant notamment des militaires, ont eu lieu ailleurs, principalement sur les frontières avec l'Algérie. Depuis, les deux pays sont mis en état d'alerte maximum. L'Algérie s'en sort plus ou moins bien, forte de son expérience dans la lutte contre le terrorisme depuis le début des années 90, non sans avoir payé le prix fort. En revanche, la Tunisie semble trouver des difficultés à y faire face. Elle manque d'expérience en la matière, mais pas de moyens matériels, encore moins d'hommes prêts à se battre contre l'obscurantisme, de plus en plus menaçant. Les dernières informations concernant cet attentat indiquent que l'auteur présumé est un étudiant tunisien. Ce dernier est inconnu des services de police. «L'auteur présumé de l'attentat sanglant de vendredi dans un hôtel près de Sousse est un étudiant tunisien inconnu de la police. L'étudiant avait caché son arme dans un parasol», a indiqué le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly. «Il est Tunisien, originaire de la région de Kairouan», ajoute le même responsable, non sans insister sur le fait que «c'est un étudiant. Cette personne n'était pas connue de nos services». Le même responsable soutient : «A priori, un seul élément a mené l'attaque de vendredi». L'étudiant incriminé, rapporte le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly, «est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme». La Tunisie est endeuillée, mais elle n'est pas la seule à subir, en ce jour sacré de vendredi, le deuxième du mois du jeûne, les affres du terrorisme. Daech, il ne peut s'agir que de lui estiment de nombreux analystes, a aussi frappé, et presque au même moment, deux autres pays. Il s'agit de la France et du Koweït. L'attaque de l'usine d'Isère, près de Lyon, en France, a fait un mort. La victime a été trouvée «décapitée» et ce n'est pas une employée de l'usine. L'auteur présumé de l'attaque de l'usine a été arrêté et un autre appréhendé. Au Koweït, le nombre des victimes est aussi effarant : 25 morts et c'est encore provisoire. L'attaque terroriste a ciblé une mosquée chiite. K. M.