Le ministère de la Communication s'est adressé à nouveau aux chaînes de télévision privées, cette fois-ci sur un ton grave. Il les a clairement menacées de leur retirer l'autorisation si elles continuent la diffusion de scènes de violence et autres contraires aux traditions et aux valeurs de la société. Ainsi, indique l'APS, «le ministère de la Communication a sommé les responsables de certaines chaînes de télévision privées à prendre, sans délai, des dispositions rigoureuses pour expurger les grilles de programmes des expressions de violence et autres scènes contraires aux traditions et valeurs de la société sous peine de retrait de l'autorisation». L'ordre est bien précis : expurger certains programmes des expressions de violence. Le rappel à l'ordre du département de la Communication s'adresse principalement aux cinq chaînes Ennahar TV, Echorouk TV, Dzair TV, El DjazairiaTV et Hoggar TV, toutes privées et de droit étranger, ayant des bureaux dans le pays et des autorisations provisoires d'exercer. Avec insistance, le ministère rappelle aux cinq chaînes que «la responsabilité qui leur incombe leur dicte de prendre sans délai des dispositions rigoureuses afin d'expurger l'ensemble des grilles de programmes télévisés des scènes contraires à nos traditions ancestrales et à nos valeurs religieuses qui bannissent la violence sous toutes ses formes et sacralisent la famille algérienne encline à la paix et à la sérénité». Le programme de «caméra cachée» sur la chaîne Echourouk TV, est celui qui a suscité davantage d'indignation chez les téléspectateurs algériens, déjà très en colère contre certains programmes. La vidéo montrant le joueur international Madjid Bouguerra, entre autres victimes du «mauvais» jeu, pris en otage par des terroristes, a fait le tour des réseaux sociaux, principalement Facebook. La chaîne a été accusée de faire l'apologie du terrorisme. De nombreux internautes ont dénoncé la «banalisation» du terrorisme, à un moment où ce dernier continue de frapper, entraînant drames et larmes, dans le pays et ailleurs dans le monde. De son côté, le ministère de la Communication «relève une orientation contraire à ces valeurs dans certains programmes télévisés diffusés durant ce mois notamment en prime time, tendant d'une manière condamnable à focaliser sur des expressions de violence, en banalisant ses différentes manifestations», rapporte l'APS. Le ministère met en garde ces mêmes chaînes privées : «Les services de la tutelle resteront attentifs aux programmes diffusés pour s'assurer de la mise en œuvre effective des mesures préconisées afin de les corriger. La tutelle prévient que dans tous les cas, elle n'hésitera pas à prendre les mesures légales qui s'imposent et pouvant aller jusqu'au retrait de l'autorisation». Beaucoup parlent de «dérives» dans les programmes de ces chaînes de télévision privées qui travaillent avec une autorisation pourtant provisoire. Et cela fait déjà des mois qu'ils demandent à ce que le holà soit mis. Le département de Hamid Grine travaille dans ce sens assurent le ministre et ses collaborateurs, depuis l'entame de la procédure de mise en place des différentes instances, dont l'autorité de régulation de l'audiovisuel. Celle-ci est présidée par Miloud Chorfi qui, le mois d'avril dernier, a invité les directeurs des différentes chaînes et discuté avec eux sur la nécessité de se conformer aux textes de loi et aux valeurs de la société algérienne. Quelques jours avant cela, la chaîne Al Djazaïria a été interpellée sur le contenu d'une émission accusée de porter atteinte à des personnalités nationales dont celle du chef de l'Etat. L'émission a été arrêtée sur décision du directeur de la chaîne. Récemment encore, devrions-nous le rappeler, le correspondant de l'agence Reuters a été convoqué pour une erreur monumentale dans une dépêche annonçant la neutralisation de 25 terroristes à Bouira. La dépêche Reuters a utilisé le mot «militant» au lieu de terroriste. Chose qui a suscité la grande indignation aussi bien chez les institutions de l'Etat que chez les simples citoyens qui, là aussi, ont dénoncé la «dérive» sur les réseaux sociaux. K. M.