Des mesures d'urgence ont été prises par le ministre des Ressources en eaux et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, pour endiguer la catastrophe écologique qui touche la baie de Bousmail. Cette baie subit 11 déversements d'eaux usées ménagères et deux déversements d'eaux industrielles, rejetées par les deux zones industrielles de Chaïba et Bousmail, ce qui constitue un véritable danger pour l'environnement et la mer. Lors de sa visite de travail hier à la wilaya de Tipasa, le ministre n'a pas caché sa colère face à la dégradation de la baie de Bousmail, qui s'étend sur 2 km de la Katiba Youssoufia à l'ouest de la ville. «Nous avons pris des mesures d'urgence pour mettre un terme aux effets causés par la zone industrielle, du fait du déversement des eaux usées», a confirmé le ministre. Il a également appelé le Groupe Tonic, qui est, selon lui, le premier responsable de cette catastrophe, à mettre en service sa station d'épuration, réalisée il y a deux ans, mais qui n'est pas encore opérationnelle car elle n'est pas encore équipée. Dans le même cadre, M. Nouri a insisté sur l'impératif d'accélérer la réalisation du projet de la station d'épuration de Bousmail, qui accuse un retard de plus de deux ans, pour régler le problème des 11 déversements d'eaux usées ménagères. «Les deux projets sont d'une extrême importance et très stratégiques pour l'assainissement des eaux de huit communes à l'est de Tipasa et leur réutilisation dans l'irrigation des terres agricoles», a-t-il affirmé. Selon les explications données au ministre sur place, en attendant la réalisation de ces projets, la protection de l'environnement de la baie de Bousmail est toujours un projet dans les cartons, car il ne peut être lancé sans l'arrêt définitif des rejets d'eaux. Pour cela, le ministre a appelé les citoyens et associations à jouer un rôle dans la préservation de l'environnement après avoir constaté une dégradation de l'environnement et un amas de déchets ménagers et solides le long de la côte de Bousmaïl. M. Nouri a débuté sa visite par une séance de travail à la station de dessalement d'eau de mer de Fouka, en compagnie du wali Mustapha Layadhi et des responsables de la société de distribution de l'eau de Tipasa en charge de la gestion de la station en qualité de producteur, ainsi que la Seaal et l'Algérienne des eaux en qualité de clients. Le ministre a enregistré un déficit flagrant en matière de communication entre tous les acteurs, s'interrogeant sur les raisons qui empêchent la direction générale de la société des eaux de Tipasa (organisme chargé de la gestion de la station de Fouka) d'informer ses clients (Seaal, l'Algérienne des eaux et les pouvoirs publics) sur la baisse de la production et les travaux de maintenance à l'origine des perturbations dans la distribution. D'une capacité de production de 120 mètres cubes/jour, la station de dessalement d'eau de mer qui alimente les wilayas de Tipasa et Alger se veut un des projets stratégiques réalisés par les autorités publiques en vue d'améliorer le service public en matière d'approvisionnement en eau potable. Après avoir donné des instructions rigoureuses afin d'instaurer une coordination et créer un climat de confiance entre producteurs et clients, M. Nouri a affirmé que Tipasa est l'une des wilayas qui ont connu une nette amélioration en matière d'alimentation en eau durant les dernières années. «16 communes sont alimentées en eau 24h/24h, tandis que 12 autres sont approvisionnées 16 heures/j et deux communes à l'ouest de Tipasa connaissent encore des perturbations», a conclu le ministre. C. C./APS