Abdelwahab Nouri, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, est entré, hier, en colère lors de sa visite à la façade maritime Est de Bou-Ismaïl. La cause ? La pollution qui affecte la surface et le fond marins des eaux proches de ce bout du littoral. Celles-ci sont en effet couvertes de substances blanchâtres dues aux rejets de déchets liquides sans traitement préalable émanant des zones industrielles de Bou-Ismaïl et Chaïba. « C'est une situation intolérable. Des mesures urgentes doivent être prises », a déclaré le ministre. La majorité des rejets non traités émane, selon les responsables du secteur, de l'usine de Tonic Industrie. « Il faut équiper le plus tôt possible la station d'épuration de Tonic Industrie pour que le problème des rejets soit définitivement réglé », instruit-il le responsable de l'établissement en charge de cette opération. La façade en question comporte treize points de rejets : onze concernent les rejets domestiques et deux acheminent des déchets liquides industriels. Le ministre a suivi un exposé sur la dépollution des eaux de cette partie du littoral. Actuellement, l'étude est achevée à 40%. Celle-ci consiste à faire un diagnostic exhaustif de l'état de pollution qui y prévaut pour ensuite proposer des solutions idoines afin d'en finir définitivement avec ce problème qui nuit à l'écosystème local. Avant de se rendre à Bou-Ismaïl, Nouri a inspecté le chantier de réalisation d'une station d'épuration des eaux usées dont le site est situé entre Bou-Ismaïl et Fouka. Là aussi, le membre du gouvernement a été ferme dans ses instructions. « Nous avons perdu assez de temps. Ce projet est stratégique pour la partie Est de la wilaya de Tipasa. Vous devez renforcer vos moyens afin de rattraper le retard », a-t-il insisté. Ce projet, dont le montant est estimé à 2,69 milliards de dinars, sera réceptionné dans un délai de 24 mois. Une fois entrée en service, la station traitera les eaux usées de huit communes de la partie Est de la wilaya, c'est-à-dire de Khemisti jusqu'à Douaouda. « Les eaux traitées et la boue récupérées seront ensuite exploitées, notamment dans l'agriculture », prévoit le ministre. La visite ministérielle a débuté au niveau de la station de dessalement de l'eau de mer de Fouka, dont la capacité de production est estimée à 120.000 m3/j. Une partie de l'eau dessalée est destinée à la wilaya de Tipasa, qui représente 80% des besoins de la circonscription. « Il faut qu'il y ait une coordination continue entre l'entreprise productrice et celle chargée de la distribution. Ce travail en synergie permettra de prévenir et prendre les dispositions nécessaires en cas de problème », indiquera-t-il. A propos de l'alimentation en eau potable de la population, le ministre a fait savoir que 14 communes sont actuellement alimentées 24 heures sur 24, alors que 12 autres bénéficient d'une moyenne de 16 heures par jour. « On a recensé deux communes qui connaissent des tensions en matière d'AEP. Progressivement, la situation va s'améliorer », souligne-t il.