Le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, réunira samedi prochain les walis à Alger. La rencontre a pour objectif, selon le chef de l'Exécutif, de «créer de nouvelles opportunités pour le développement de l'économie nationale et l'ouverture sur l'investissement». La question du développement local a été au centre de plusieurs rencontres ces dernières années et même fait l'objet d'assises nationales organisées par le Conseil national économique et social (Cnes) en 2011. Les recommandations de cette rencontre ont été largement médiatisées et ont touché à tous les aspects du développement des territoires. Mais, la question du développement local se pose toujours avec acuité et plus particulièrement ces derniers mois dans le sillage de la chute des recettes pétrolières du pays. Le Premier ministre mettra l'accent ainsi sur cette réalité qui a besoin d'une réponse appropriée. Il faut admettre qu'aujourd'hui les collectivités locales ne sont plus au même niveau qu'il y a dix ans en termes d'infrastructures de bases. Les différents plans de développement ont permis, en fait, aux quatre régions du pays de se doter de projets structurants, mais l'activité économique ne suit pas. Preuve en est le rythme de création d'entreprises qui reste à des niveaux faibles en dépit des incitations de l'Etat. Il s'agit ainsi d'inverser la tendance et d'insuffler une nouvelle dynamique aux territoires du pays en vue de relancer l'activité productive et permettre aux différents créneaux économiques de décoller. De nombreux dossiers en lien avec le développement local restent encore en chantier dont l'amélioration de la gouvernance locale, la décentralisation économique et la gestion des affaires locales. Ce dernier point était parmi les orientations du président de la République adressées aux participants des assises nationales. Il convient, dans ce cadre, de rappeler aussi que cette orientation est intégrée dans les recommandations des assises nationales en question. Le Cnes dans sa plateforme soumise au chef de l'Etat avait préconisé de revoir la gestion des territoires de manière à répondre aux spécificités de chaque région. Le développement local, juge le Cnes, a besoin d'une vision globale et d'une stratégie économique dont le seul objectif est d'aboutir à des pôles de compétitivité. Cette action qui consiste à faire émerger des pôles capables de relever le défi et de devenir à terme des régions économiquement actives ne pourra pas se faire sans des préalables. Il est recommandé aussi de donner une importance cruciale au «traitement de la crise des finances locales (qui) ne peut être dissocié d'une démarche d'ensemble s'inscrivant dans un programme de modernisation et de réformes globales des modes d'organisation et de fonctionnement de la commune et des instruments et mécanismes de gestion des affaires locales». Idem pour la fiscalité locale qui revêt en effet un caractère crucial. D'ailleurs, le Cnes dans ces recommandations avait réservé une bonne partie pour la réforme des finances locales lesquelles ne pourraient être dissociées de la gestion des régions. Par ailleurs, utile de rappeler que le développement local devrait reposer sur sept principaux axes en lien avec la question. Le document du Cnes avait proposé dans son premier axe des actions pour un «recentrage» du rôle de l'Etat et l'installation d'un nouveau régime de croissance, ainsi que les voies et moyens de parvenir à revitaliser les territoires «dormants ou inexploités». La clarification de la relation entre les élus et l'administration locale et la société civile a été également suggérée dans les deuxième et troisième axes, recommandant aussi le renforcement de la démocratie et du processus démocratique. L'amélioration de la gouvernance au niveau local et l'ouverture du champ aux initiatives du mouvement associatif figurent dans le cinquième axe. Les concertations autour de la question du développement des régions ont débouché aussi sur la nécessité de mettre en place des institutions de développement et d'espaces intermédiaires spécialisés consacrés à l'encadrement des collectivités locales, ainsi qu'une amélioration de l'enseignement à différents paliers du système de santé dans le pays. Quant au dernier chapitre, il englobe des questions économiques et relève des faiblesses et des obstacles auxquels il faut remédier et particulièrement la réforme du code des marchés et de la fiscalité locale, l'émergence d'institutions locales de financement, l'amélioration des disponibilités foncières pour l'investissement et l'élargissement du principe de la contractualisation territoriale. A travers ces recommandations, il apparaît qu'il est primordial d'accorder aux régions du pays une attention particulière en vue de permettre aux acteurs locaux de contribuer à la relance de l'économie nationale. S. B.