Photo : S. Zoheïr Par Smaïl Boughazi Quarante-huit recommandations ont été adoptées, hier, à l'issue des Assises nationales sur le développement local, organisées à Alger par le Conseil national économique et social (Cnes). Cette rencontre, qui a duré deux jours et drainé quelque 1 300 participants, venus des quatre coins du pays, s'est tenue dans l'optique de sortir avec une plateforme de recommandations qui sera intégrée dans le programme des réformes entamées depuis quelques mois en Algérie. Le président de la République, qui a adressé un message aux participants à cette rencontre, a balisé le terrain assurant que les autorités locales sont le levier principal du développement local et elles sont tenues de fournir plus d'efforts dans le développement de leurs régions. M. Bouteflika a même parlé de la nécessité de décentraliser la gestion des affaires des territoires. Approche que confirme le Cnes, dans sont travail, qui a tenté à travers sa tournée de relever «les points d'inefficiences» dans les affaires locales. Selon le vice-président du Cnes, «ces recommandations vont avoir des points d'ancrage sur des dispositifs institutionnels tels qu'ils existent pour pouvoir les améliorer et avoir des ancrages en s'appuyant aussi sur des politiques qui existent, notamment l'aménagement du territoire, pour pouvoir faire émerger des solutions qui soient productives par étapes». Il considère aussi que les nouveaux codes de la commune et de la wilaya entrent dans la même perspective. «Ces changements ne sont pas du replâtrage, il faut s'inscrire dans le changement radical et il n'y a pas de plan B. C'est à partir des territoires qu'on peut prendre en charge les besoins locaux et c'est une étape où il faut que l'exercice démocratique soit mené à son terme, en impliquant les élus locaux et les institutions régionales dans la prise de décision», a-t-il dit.Quant à la plateforme qui sera soumise prochainement au président de la République et qui sera par la suite intégrée dans les réformes, elle s'appuie sur sept axes principaux ayant trait aux différents aspects du développement local. Ce document propose dans son premier axe des actions pour un «recentrage» du rôle de l'Etat et l'installation d'un nouveau régime de croissance, ainsi que les voies et moyens de parvenir à revitaliser les territoires «dormants ou inexploités». La clarification de la relation entre les élus et l'administration locale et la société civile est suggérée dans les deuxième et troisième axes, qui traitent aussi du renforcement de la démocratie et du processus démocratique. L'amélioration de la gouvernance au niveau local et l'ouverture du champ aux initiatives du mouvement associatif figure dans le cinquième axe. Dans le document, élaboré sur la base des concertations menées au niveau local et régional depuis le 5 septembre dernier, on parle aussi de la mise en place d'institutions de développement et d'espaces intermédiaires spécialisés consacrés à l'encadrement des collectivités locales, ainsi que de l'amélioration de l'enseignement à différents paliers du système de santé dans le pays. Le dernier chapitre englobe des questions économiques et relève des faiblesses et des obstacles auxquels il faut remédier et particulièrement la réforme du code des marchés et de la fiscalité locale, l'émergence d'institutions locales de financement, l'amélioration des disponibilités foncières pour l'investissement et l'élargissement du principe de la contractualisation territoriale.
S. B.
Les représentants des handicapés et victimes du terrorisme montent au créneau Certains participants aux Assises nationales sur le développement local ont attendu, hier, la fin des travaux pour monter au créneau et s'insurger contre leur exclusion dans la plateforme des recommandations. Ainsi, au moment où l'on s'apprêtait à la lecture du communiqué final, des représentantes des handicapés et des victimes du terrorisme ont déploré l'absence de recommandations sur ces catégories.