Face aux exigences de l'heure de faire des régions de l'intérieur du pays des éléments contribuant à la croissance économique du pays, le Conseil national économique et social, CNES, a préconisé de revoir la gestion des territoires de manière à répondre aux spécificités de chaque région. Le développement local est perçu ainsi comme la base sur laquelle pourrait se construire l'économie du pays. Toutefois, pour les responsables du CNES tout comme ceux des institutions, le développement local a besoin d'une vision globale et d'une stratégie économique dont le seul objectif est d'aboutir à des pôles de compétitivité. Cette action qui consiste à faire émerger des pôles capables de relever le défi et de devenir à terme des régions économiquement actives ne pourra pas se faire sans des préalables. Pour le premier magistrat du pays, les autorités locales doivent redoubler d'efforts afin d'améliorer la gestion des affaires locales. Il recommande, dans la foulée, «le traitement de la crise des finances locales (qui) ne peut être dissocié d'une démarche d'ensemble s'inscrivant dans un programme de modernisation et de réforme globale des modes d'organisation et de fonctionnement de la commune et des instruments et mécanismes de gestion des affaires locales». Le volet fiscalité locale revêt en effet un caractère crucial, de l'avis même des opérateurs économiques. D'ailleurs, le CNES dans ces recommandations a réservé une bonne partie pour la réforme des finances locales lesquelles ne pourraient être dissociées de la gestion des régions.Pour Habib Yousfi, il faudrait qu'il y ait «une politique économique assise sur une possibilité pour les PME de se développer et de créer des richesses et surtout des emplois». Cette nouvelle politique, selon lui, doit participer à stabiliser aussi le front social. Le patronat a relevé aussi des signes qui ont aggravé la situation au niveau local et particulièrement «la détérioration des relations entre l'administration et le citoyen qui continue de s'accentuer». Les patrons pensent que la pierre angulaire du développement local repose sur «la bonne gouvernance qui devrait aussi répondre aux attentes des acteurs locaux». Et «à la veille d'un changement politique, le renforcement de la confiance entre l'administration et les citoyens et la consolidation des liens de réciprocité sont «impératifs» pour un nouvel essor des régions.Les recommandations du CNES, qui seront associées aux réformes engagées dans le pays sur plusieurs plans, mettent en relief la gestion décentralisée des wilayas et des communes. Concrètement, le CNES, dans son document final, a proposé sept principaux axes ayant trait aux différents aspects du développement local. Ce document propose dans son premier axe des actions pour un «recentrage» du rôle de l'Etat et l'installation d'un nouveau régime de croissance, ainsi que les voies et moyens de parvenir à revitaliser les territoires «dormants ou inexploités». La clarification de la relation entre les élus et l'administration locale et la société civile est suggérée dans les deuxième et troisième axes qui parlent aussi du renforcement de la démocratie et du processus démocratique. L'amélioration de la gouvernance au niveau local et l'ouverture du champ aux initiatives du mouvement associatif figurent dans le cinquième axe. Dans le document, élaboré sur la base des concertations menées au niveau local et régional depuis le 5 septembre dernier, l'on parle aussi de la mise en place des institutions de développement et d'espaces intermédiaires spécialisés consacrés à l'encadrement des collectivités locales, ainsi qu'une amélioration de l'enseignement à différents paliers du système de santé dans le pays. Le dernier chapitre englobe des questions économiques et relève des faiblesses et des obstacles auxquels il faut remédier et particulièrement la réforme du code des marchés et de la fiscalité locale, l'émergence d'institutions locales de financement, l'amélioration des disponibilités foncières pour l'investissement et l'élargissement du principe de la contractualisation territoriale. Globalement, les actions préconisées par le CNES vont dans le sens d'une gestion réfléchie qui prendra en compte aussi la complémentarité entre les régions. S. B.