L'Iran et le Royaume-Uni ont rouvert hier de façon simultanée leurs ambassades respectives à l'occasion d'une visite à Téhéran du ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond. Un événement qui confirme le réchauffement progressif des relations entre les deux pays, qui entretenaient jusque-là des rapports tendus voire souvent belligérants. Cette visite est la première d'un chef de la diplomatie britannique en Iran depuis 2003. Elle intervient après celles de plusieurs ministres européens venus à Téhéran. Il est évident que la signature le 14 juillet dernier de l'accord historique sur le nucléaire entre l'Iran et les occidentaux induit une nouvelle ère dans les relations bilatérales. Le paraphe négocié entre l'Iran et les puissances du groupe dit des 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), prévoit la levée progressive et réversible des sanctions occidentales imposées à l'Iran depuis 2006. L'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran avait été fermée en novembre 2011, après avoir été investie par des manifestants iraniens protestant contre l'injuste sanction visant leur pays. En réaction à la décision des britanniques, Téhéran a fermé son ambassade à Londres. Aujourd'hui le discours vis-à-vis de Téhéran, qui était belliqueux, semble avoir changé et le temps semble être à la concorde. «La réouverture de nos ambassades est une étape clef dans l'amélioration de nos relations bilatérales», a souligné le chef de la diplomatie britannique. «Cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord sur tout», a tenu à ajouter le ministre. «Mais il est souhaitable que le Royaume-Uni et l'Iran disposent de représentations diplomatiques réciproque», a-t-il souligné. «Nous voulons d'abord nous assurer que l'accord nucléaire est un succès, notamment en encourageant le commerce et les investissements une fois que les sanctions seront levées», a-t-il dit. «Le Royaume-Uni et l'Iran doivent également être prêts à discuter des défis que nous affrontons tous deux, dont le terrorisme, la stabilité régionale, l'expansion de l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak, la lutte contre le trafic de drogue, et les migrations», a poursuivi le ministre britannique. Le propos britannique à ce niveau semble devenu moins agressif envers l'Iran depuis la signature de l'accord sur le nucléaire. Après l'élection du président Hassan Rohani, en juin 2013, et la reprise des négociations à la fin de la même année, les relations entre Téhéran et Londres se sont quelque peu réchauffées. En février 2014, les deux pays avaient décidé de normaliser leurs relations en hissant symboliquement leur drapeau national sur leurs représentations respectives. La visite de Hammond succède à celles du français, Laurent Fabius, et du vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel. Après l'accord du 14 juillet, les pays occidentaux semblent vouloir renouer rapidement avec Téhéran. Le marché iranien de près de 80 millions de consommateurs fait déjà trépigner d'impatience les investisseurs occidentaux, qui n'ont pas perdu de temps pour aller se proposer comme premiers partenaires économiques. M. B./Agences