Au cours d'un point de presse organisé au second jour des travaux de la rencontre régionale d'évaluation du secteur de la santé, tenue hier au siège de la wilaya de Constantine, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a dénoncé la «complicité» de gestionnaires de la santé dans l'acquisition d'équipements médicaux «dépassés». La «connivence de certains gestionnaires (de la santé) qui imposent des marques» lors du choix des équipements médicaux a engendré des «catastrophes dans nos hôpitaux», a critiqué le ministre, indiquant également que des équipements «non conformes» ont été acquis au prix fort. De ce fait, il a fait part de son «refus» de voir des malades «pris pour des cobayes» par des marques d'équipements médicaux dépassés. A propos de la mise en œuvre du plan d'action 2015, le ministre a félicité les DSP des wilayas de Batna et de Sétif pour «la nette amélioration du secteur sur le plan organisationnel et des prestations de services». Le ministre de la Santé, qui a également valorisé les efforts déployés par la DSP de M'sila ainsi que les progrès accomplis à Jijel en matière d'informatisation, a fustigé «l'inertie» du secteur à Oum El Bouaghi et «les lenteurs» dans l'exécution du plan d'action dans la wilaya de Mila. Par contre, les opérations de réhabilitation menées à Batna dans différents établissements de santé ont «substantiellement amélioré» les conditions de prise en charge des malades, a-t-il souligné, précisant que le déficit dans certaines spécialités a été «relativement absorbé» avec la répartition de 50 médecins spécialistes dans plusieurs zones de la wilaya. De son côté, la wilaya de Sétif s'est distinguée par un taux d'investissement des plus importants, selon un rapport du responsable local du secteur de la santé. Plusieurs nouvelles infrastructures de santé ont été réalisées à travers l'ensemble des communes de la wilaya des Hauts- Plateaux qui se démarque également par la relance, qualifiée de «remarquable» par la tutelle, du service de soins à domicile. Dans la wilaya de M'sila, un bond en matière de recrutement de spécialistes a été réalisé en 2015, avec 150 praticiens répartis à travers les structures de santé. Cette wilaya a également enregistré une «avancée» dans la lutte contre l'envenimation scorpionique grâce à un programme de prévention et de sensibilisation destiné à la population. Depuis janvier 2015, aucun décès dû à une piqure de scorpion n'a été signalé dans la wilaya du Hodna. Par ailleurs, le ministre a indiqué que les textes d'application, en cours d'élaboration, pour réglementer l'activité des cliniques médicales privées, «rectifieront les lacunes» constatées dans le fonctionnement de ces établissements. Ces textes mettront les cliniques privées «devant leurs responsabilités» et contribueront à «mieux définir les conditions d'accomplissement de leurs missions», a précisé le ministre à l'issue des interventions des gestionnaires des cliniques privées activant dans les wilayas de l'est du pays, au deuxième jour de la rencontre d'évaluation régionale du secteur de la santé. M. Boudiaf a estimé que les cas d'acheminement vers des structures hospitalières publiques de malades présentant des complications à la suite d'interventions chirurgicales dans des établissements médicaux de statut privé étaient «inadmissibles» et «interpellent l'éthique et la déontologie» de la pratique médicale. Des responsables des cliniques privées opérationnelles dans différentes spécialités dans les wilayas de Jijel, d'Oum El Bouaghi, de Batna, Béjaïa et M'sila ont présenté des communications portant sur l'activité de leurs établissements et les entraves auxquelles ils font face. F. O.