«Dans le cadre de la rationalisation des dépenses publiques (...), je vous instruis de veiller personnellement à l'effet d'attirer l'attention des gestionnaires des administrations, organismes et établissements publics sous votre tutelle à faire preuve de plus de rigueur dans la gestion des ressources financières qui leur sont allouées». Il s'agit là d'une instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, adressée le 10 septembre dernier aux membres du gouvernement, dont l'APS a obtenu une copie. Ces ressources doivent être destinées exclusivement aux dépenses incompressibles afin d'assurer les missions dont ils sont investis et «ne doivent en aucun cas être affectées à des dépenses superflues», souligne-t-il. Les administrations et organismes publics sont tenus ainsi de diminuer de 4% leurs dépenses de fonctionnement et de 20% les prestations téléphoniques et achats de fournitures, alors que les cadeaux de fin d'année sont à prohiber, précise M. Sellal, expliquant que ces réductions étaient «une nécessité fondamentale». Cette démarche nécessite, poursuit-il, un audit et un contrôle précis sur ces actes de gestion en matière de dépenses afin de moraliser l'action publique. Pour leurs parts, les organismes chargés du contrôle de la dépense publique seront tenus responsables de toute complicité ou défaillance, souligne le Premier ministre, ajoutant que des sanctions administratives seront prises à l'encontre de tout responsable défaillant. M. Sellal a demandé, dans le cadre de la «stricte» mise en œuvre de ces dispositions, de gérer de manière «rigoureuse et efficiente» les missions à l'étranger en limitant notamment leur nombre et durée. Les dispositions de la loi de Finances complémentaire pour 2015 et celles de la loi de Finances pour 2016, actuellement en cours d'élaboration, vont dans cette direction à savoir l'optimisation des recettes du budget de l'Etat, avait soutenu M. Sellal. Toutefois, la politique du gouvernement consistant à rationaliser les dépenses publiques n'est pas de «l'austérité». Le Premier ministre l'a, à maintes reprises, affirmé. La baisse des cours pétroliers aura pour conséquences la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l'accroissement de la dette publique interne. La situation est ainsi plus tendue pour les finances publiques que pour la balance des paiements. Cela plaide pour des actions en matière de rationalisation des dépenses publiques et le développement du marché des capitaux. Les marges de manœuvre budgétaires et financières du gouvernement lui permettront d'aborder avec sérénité la situation, mais elles ne doivent pas être avancées pour justifier le statu quo, avait souligné le Premier ministre sans pour autant manqué de préciser que le chef de l'Etat a été clair dans ses directives au gouvernement afin de préserver le pouvoir d'achat des Algériens et de poursuivre l'effort en matière d'action sociale et des programmes dans les domaines de l'emploi, du logement, de la santé et de l'éducation. B. A./APS