«L'entretien a donné lieu à une évaluation des relations qu'entretient l'Algérie avec l'Union européenne à la lumière des récentes évolutions enregistrées aussi bien en matière de politique européenne de voisinage que sur le plan de la conjoncture économique mondiale marquée par des bouleversements importants», a indiqué un communiqué du Premier ministère. Les deux responsables ont procédé à un échange de vue en termes d'évaluation et de perspectives d'avenir concernant la mise en œuvre de l'Accord d'association, signé en 2002 et mis en œuvre en 2005. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a, lui, reçu, jeudi dernier à Alger, la Haute représentante de l'UE. Suite à la rencontre, M. Lamamra a déclaré que «cette visite va nous encourager à densifier la coopération entre l'Algérie et l'UE et réaliser des objectifs encore plus ambitieux. Nous avons des relations qui se portent bien avec la volonté de les développer et de les renforcer davantage». «Les résultats en matière de coopération politique sont appréciables», ajoutera-t-il. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est également entretenu, le même jour avec Mme Mogherini. À l'issue de l'entretien, M. Messahel a indiqué avoir abordé avec son interlocutrice la situation en Libye, un dossier sur lequel «il y a convergence de vues sur la nécessité d'accélérer le processus politique en cours sous l'égide des Nations unies, afin de parvenir à un gouvernement d'union nationale». La crise de la migration a aussi été examinée lors de cette rencontre. «Nous sommes interpellés, en tant que pays voisins, sur ce phénomène en nous intéressant à ses causes, tout en faisant le lien entre la migration, le développement et les conflits», dira M. Messahel. La lutte antiterroriste pour laquelle l'Algérie et l'UE sont engagées dans des efforts communs en tant que partenaires, a été une autre question sur laquelle se sont arrêtées les deux parties qui ont également abordé la situation au Sahel. Le dernier point discuté est relatif aux questions liées à la déradicalisation, a ajouté M. Messahel. Qualifiant sa visite en Algérie de «très positive et très utile», Mme Mogherini a affirmé que «le processus de révision de l'Accord d'association sera lancé dans les semaines prochaines». Quant à la crise migratoire, elle a déclaré que «l'UE est appelée à développer une approche commune pour gérer les crises qui existent autour de nous, notamment en Afrique, et booster le développement économique et social». A signaler que l'Algérie et l'UE ont signé, jeudi à Alger, deux conventions de financement de programmes d'appui à la justice et à la formation-emploi dans le cadre de la coopération bilatérale. Mais malgré la convergence de vue concernant certaines questions, des dossiers importants font le point de discorde. C'est le cas de la question de la libre circulation des personnes et des droits de l'Homme sur lesquels la partie européenne émet des réserves. H. C./APS Encadré Bouteflika reçoit Mme Mogherini Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, jeudi dernier à Alger, la Haute représentante de l'Union européenne (EU) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini. Après l'audience avec le Président, Mme Mogherini a déclaré : «Nous avons eu un bon échange de points de vues, et je pense que c'est une bonne manière de conclure une visite que je considère très positive et très utile pour relancer le partenariat entre les deux parties dans différents domaines.» Elle a indiqué que l'entretien avec le chef de l'Etat était l'occasion d'évoquer la situation régionale et internationale, notamment la Libye, la Syrie et le Yémen.