La baisse des prix du pétrole n'empêchent pas le gouvernement algérien de maintenir son soutien à la politique sociale dans le projet de loi de Finances 2016. Par Mounira Amine-Seka Même si les recettes budgétaires baissent de 4% comparé à 2015, et que les revenus tirés des hydrocarbures observent une baisse de près de 50%, ainsi qu'une baisse de 9% des dépenses budgétaires, le projet de loi de Finances 2016 (PLF 2016), approuvé mardi par le Conseil des ministres, prévoit une hausse importante des transferts sociaux qui, pour atteindre 23%, évolueront de 7,5%, avec 477 milliards (mds) de dinars du budget de l'Etat pour le soutien aux familles et de 316,5 mds dinars pour le soutien au secteur de la santé publique. En 2016, quelque 1 500 mds de dinars s'ajoutent aux subventions budgétisées qui seront consacrées à payer le différentiel entre les prix réels et les prix de cession des carburants et du gaz naturel. Cependant, les taxes sur les carburants, la téléphonie mobile et les produits de luxe importés seront revalorisés. Le président de La République, Abdelaziz Bouteflika, considère que les pouvoirs publics doivent expliquer à la population que l'Algérie traverse une grave conjoncture financière, mais également, le caractère unique au monde des transferts sociaux mobilisés par l'Etat. D'ici 2016, le citoyen subira les hausses significatives de la taxe intérieure sur la consommation (TIC) et de la taxe sur les produits pétroliers (TPP), puisque selon l'article 16 du PLF 2016, l'augmentation de la TIC variera entre 30 et 60%. Les automobilistes seront également touchés puisque l'avant-projet de la LF 2016, prévoit une hausse générale des tarifs de la vignette automobile pour les véhicules de tourisme, qui coûtera entre 2 000 et 10 000 DA pour les moins de trois ans, entre 1 500 et 6 000 DA pour ceux compris entre trois et six ans et 1 000 à 4 000 DA pour les véhicules entre 6 et 10 ans. S'agissant des véhicules de plus de dix ans, leur vignette oscillera entre 500 et 3 000 DA. Le montant de cette nouvelle taxe variera en fonction de la puissance du véhicule : 1 000 DA pour les véhicules jusqu'à cinq chevaux, 2 000 DA pour les véhicules dont la puissance est supérieure à cinq chevaux. La hausse concerne également certains véhicules, notamment de luxe et les 4X4. Le taux de TVA de l'électricité sera maintenu à 7% pour une consommation ≤ 125 kilowatt heure (kwh), et sera de 17% pour une consommation de ≥ 125 kwh. La taxe sur la 3G observera une hausse à 17%, excepté les accès Internet via la téléphonie fixe qui continuera de bénéficier d'une taxe sur la valeur ajoutée à un taux réduit de 7%. Si le citoyen doit revoir ses dépenses, le gouvernement algérien, lui, doit remettre les choses à niveau afin d'éviter la concrétisation des appréhensions. Il serait donc temps d'investir concrètement dans la ressource humaine, la formation et l'enseignement afin de réveiller l'industrie et donc booster l'économie du pays. La stabilité d'un pays ne pourra se faire qu'avec la stabilité des lois. M. A-S.