M. Draa Ettani impute cette situation autant aux conséquences encore vivaces de la décennie noire qu'à l'incapacité des enseignants à gérer les conflits survenant dans les établissements d'enseignement de façon positive. «L'école n'est plus ce lieu de savoir, l'école algérienne a échoué dans sa mission d'éducation citoyenne», regrette-t-il. Entre autres raisons, M. Draa Ettani pointe du doigt nombre d'établissements, dont l'architecture n'est pas toujours adaptée à un système d'enseignement de qualité, ainsi que la cruelle absence d'activités périscolaires (sport, activités culturelles). Il remet aussi en question le contenu des manuels scolaires tout comme celui des cours enseignés, annonçant qu'ils vont faire l'objet d'une refonte en profondeur. Pour tenter d'endiguer ce phénomène, l'invité de la rédaction a fait savoir qu'un groupe de travail élargi réunissant des enseignants, des syndicalistes et des parents d'élèves a été mis en place et travaille déjà sur la question. «Cette violence est une situation exceptionnelle qui nécessite des mesures exceptionnelles. Il faut donner plus de prérogatives aux directeurs des établissements pour créer des cellules de vigilance, de sensibilisation et d'information, pour coordonner entre les différents secteurs, et la formation des agents de sécurité avec l'apport de la Sûreté nationale», a-t-il préconisé. L'orateur a rappelé, lors de son passage, le prochain recrutement de 4 000 agents de sécurité, dont la tâche va consister à faire régner l'ordre à l'intérieur et à proximité des établissements. Il annonce, en outre, la formation d'inspecteurs de médiation chargés de gérer les relations conflictuelles entre élèves ou entre ces derniers et leurs enseignants. Concernant les cours «payants», l'orateur dira que les parents sont en train de gaspiller leur argent car ça ne rapportera rien à leurs enfants. Par contre il a proposé de revenir au cours de soutien à l'intérieur des établissements scolaires. «Il faut qu'il y ait un travail de sensibilisation et d'information à tous les niveaux pour amener les élèves et les enseignants à travailler à l'intérieur de l'établissement», précisera-t-il. Par ailleurs le fléau de la drogue en milieu scolaire a été également abordé lors de l'émission. L'orateur a lancé un appel à l'adresse des médias, ses parents d'élèves, ainsi que de la société à agir avec fermeté pour endiguer ce genre de problème de société. «Il faut un sursaut de toute la société pour faire face à ce phénomène, il faut que la société civile s'organise pour l'école et son environnement pour agir strictement et efficacement sur ces fléaux étrangers à notre société», dira-t-il. Enfin, dès 25 000 cas de violence relevés en milieu scolaire durant l'année 2007, l'intervenant les relativiser quelque peu en rappelant qu'il faudrait les rapporter aux quelque 25 000 établissements disséminés à travers l'Algérie. «Ces chiffres conclut-il, ont diminué depuis grâce à un sursaut de la communauté éducative.» F. O.