Il a eu le maximum (...). Ce qui est plus grave, c'est qu'on ne lui a pas accordé de circonstances atténuantes. C'est un châtiment pour quelqu'un qui a passé 51 ans de sa vie au service de l'armée». Le procès, qui a duré une journée, s'est déroulé dans un strict huis clos à la demande du parquet. Des membres de la famille de l'accusé ainsi que les journalistes n'ont pas été autorisés à assister. Le général Hassan a été reconnu coupable par le tribunal militaire des délits de destruction de documents et d'infraction aux consignes militaires. Ses avocats qui ont relevé, au cours de la première partie du procès, plusieurs vices de forme, ont déploré que leur client n'ait pas bénéficié de circonstances atténuantes. Ils ont également reproché l'absence de témoins à décharge demandés. En effet, Me Mokrane Ait-Larbi avait introduit une demande pour la comparution du chef hiérarchique de son client, le général Mohamed Mediène, dit Toufik, ex-patron du Département de renseignements et de sécurité (DRS). Ce dernier ne s'est finalement pas présenté mais, selon des sources sûres, le général Toufik n'a pas été convoqué. Le tribunal a en revanche entendu six témoins à charge. Le général Hassan, qui a plaidé non coupable, se serait très bien défendu, selon un de ses avocats. «Il a affirmé que tout ce qu'il a fait rentrait dans le cadre d'une stratégie de défense des intérêts de l'Etat. Les renseignements ont permis d'épargner beaucoup de vies et de protéger des institutions», a ajouté son défenseur, cité par la presse électronique. Il faut rappeler, de manière non officielle - en l'absence des détails de ce procès en raison du huis clos – et selon des récits publiés dans la presse, qu'il est reproché au général Hassan l'envoi d'une équipe aux frontières pour contrer une infiltration d'un groupe de terroristes avec un arsenal d'armement sans en avoir aviser le commandement militaire de l'opération. Il s'agit là d'un délit d'infraction aux consignes militaires. C'est la raison pour laquelle les avocats du général Hassan ont insisté pour le témoignage de son chef hiérarchique, le général Toufik, estimant que ce dernier aurait pu mettre en exergue le caractère particulier de l'action des services de renseignements et leurs procédures pour les opérations secrètes. Il est à noter qu'auparavant, les avocats du général Hassan avaient, dans un communiqué largement relayé par la presse, affirmé que leur client «n'est qu'une victime collatérale de la féroce guerre des clans qui se livre à un haut niveau de la sphère politique», ajoutant que ce dernier est «un des vaillants officiers parmi ceux qui ont sauvé le pays du péril terroriste et épargné au peuple algérien l'anéantissement programmé». Rappelons enfin que le général Hassan a été arrêté, le 27 août dernier à son domicile par une brigade de la gendarmerie, à la suite d'un mandat d'arrêt délivré par le tribunal militaire de Blida. Ce même tribunal l'avait déjà placé sous contrôle judiciaire, le 8 février 2014, avant de poursuivre une enquête ouverte à son encontre. L'affaire a été ensuite transférée au tribunal militaire d'Oran pour être jugée. Le général Hassan a incarné pendant près de 20 ans la lutte implacable de l'armée contre les terroristes étant donné qu'il était à la tête du Service de coopération opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat). R. N.