Les pouvoirs publics s'attellent actuellement à peaufiner et renforcer le dispositif anticorruption. Outre l'arsenal législatif qui sera revu prochainement, un Programme national de formation et de sensibilisation anticorruption des agents publics a été lancé hier à Alger à l'initiative de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (Onplc). Dans ce cadre, une convention a été signée par le président de l'office, M. Brahim Bouzeboudjen et le directeur et l'Institut national de gestion et planification (Isgp). Qualifié de «grande envergure» par ses initiateurs, ce programme vise à former, sur une période de trois ans, quelque 10 000 agents publics sur les politiques anticorruptions. Il est également caractérisé par la nouveauté de son contenu qui s'articule autour de neuf axes dont «le cadre juridique et institutionnel», «la politique et la pratique de la prévention contre la corruption», «le code de conduite des agents publics et des marchés publics», ainsi que «la gestion des finances publiques». Il s'agit, en d'autres termes, d'apporter «une réponse concrète à la nécessité de protéger les agents publics et les institutions dans lesquelles ils exercent, contre les pièges de la corruption». Ce que confirme, d'ailleurs, Bouzeboudjen qui considère qu'«au-delà de la nécessaire modernisation des instruments et des outils de la gestion publique, la lutte contre la corruption est inconcevable sans une intégration forte de l'élément humain dans ses dispositifs». Le président de l'Onplc juge dans le même ordre d'idées que d'autres actions comme la promotion de l'initiation au sein des établissements scolaires d'enseignement sont nécessaires afin de faire connaître les méfaits de la corruption et inculquer aux élèves la culture de rejet de ce fléau. Il préconise aussi d'élargir la sensibilisation au milieu universitaire en vue de développer des travaux à même de permettre une meilleure connaissance du phénomène en tant qu'objet d'études et de recherches. Parallèlement, l'office entend actualiser le cadre juridique en vue de l'adapter avec les mutations qui connaît la scène nationale. Pour ce faire, un projet de décret présidentiel pour l'élargissement des missions des inspections générales de l'administration publique au domaine de la prévention contre la corruption, a été finalisé, a annoncé le président de l'office. Selon ses explications, l'élaboration du dit texte vise à encourager les départements ministériels et des wilayas à travers leurs inspections générales à davantage d'implication dans le programme de lutte contre la corruption. Il rappelle, dans ce sens, que «le décret actuel encadrant les activités des inspections générales des ministères et des wilayas, qui date des années 1990, est devenu obsolète par référence aux engagements internationaux de l'Algérie et aux nécessités d'une bonne gestion de l'administration publique». Le décret en question, une fois adopté, viendrait conforter l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, adressée aux membres du gouvernement le 30 novembre 2014, et qui a désigné l'inspecteur général de chaque département ministériel comme «point focal et le cadre organisationnel de prise en charge et de suivi des actions liées à la prévention contre la corruption au niveau sectoriel». Abordant le contenu du texte, il a estimé que «les inspecteurs généraux disposeront du fondement légal nécessaire pour conduire, au sein des ministères et des wilayas, et sous l'autorité des ministres et des walis, au domaine de l'action publique». Enfin, pour le président de l'Onplc, la lutte contre la corruption exige «des efforts certains» en matière d'amélioration de la gouvernance. S. B. / APS