Le titre du quotidien Le Parisien a de quoi vous glacer d'effroi : «les couveuses de Daech» ! Il évoque froidement la planification méthodique des naissances des bébés de l'Etat islamique (EI). Ces futurs terroristes chimiquement purs formeront les tueurs de demain et peupleront l'Etat Islamique. L'horreur, c'est aussi de la génétique ! Après les «écoles de formation» d'enfants en âge de fréquenter le cycle primaire normal, voilà que les amants de l'apocalypse de l'EI passent aux stades de la maternelle et de la pouponnière ! Pour attirer les candidates au djihad de l'utérus en Syrie, Daech a lancé une propagande infernale sur Internet, appelant d'abord à une «hijra», une émigration vers un pays d'islam «pur» où l'on peut pratiquer sa religion fondamentale en «toute quiétude». Et notamment le «bonheur pour les femmes de porter le voile intégral en toute quiétude». Une fois sur place, les candidates à l'enfantement djihadiste sont accueillies dans des phalanstères, une sorte de communautés closes où elles sont surveillées strictement par des amazones en burqa ! Une fois sur place, elles s'occuperont du repos du guerrier et n'auront rien d'autre à faire que de donner naissance à des enfants qui seront pris en charge, en temps voulu, par des spécialistes de l'endoctrinement et de la radicalisation. En quelque sorte, des experts en lobotomisation et en même temps des fabricants de futurs zombies. Parallèlement à ces «couveuses», Daech dispose déjà de camps d'entrainement au djihad pour enfants, comme le montre une récente vidéo de propagande. La machine à fabriquer des assassins ne connait manifestement pas de limites et de répit ! Cette manière de planifier le futur du terrorisme n'est pas sans rappeler le terrifiant projet nazi de Lebensborn. Plan conçu par Himmler sous le IIIe Reich pour fabriquer dans des labos d'enfants aryens génétiquement «parfaits» et dominants. Dans l'esprit, l'expérience de reproduction repose sur l'idée de «pureté». Raciale pour les Nazis, djihadiste pour Daech. La pureté ethnique pour les uns, la pureté «spirituelle» pour les autres. La comparaison avec le Lebensborn est vraiment de mise malgré les différences et les nuances de fond et de forme. Le terme «Lebensborn» est un néologisme formé à partir de «Leben», la vie et «Born», la fontaine en allemand ancien. Chez les Nazis, la «pureté» est strictement un produit de race blanche. L'enfant est dans ce contexte germanique de père et européen blanc par la mère, l'union arrangée des deux parents donnant naissance à un enfant qui sera germanisé pour devenir plus tard un Aryen. Chez Daech elle est salafiste djihadiste, la nationalité et la race des géniteurs n'entrant pas finalement en ligne de compte. En revanche, toute comparaison avec la célèbre Secte des Assassins de la forteresse d'Alamut, créée par le perse Hassan Essabbâh au XIe siècle, non loin de l'actuel Téhéran, serait de mauvais aloi. Rien donc de comparable, si ce n'est le pouvoir de donner la mort, mais selon des modalités différentes. Le «Vieux de la montagne» était un vrai érudit et est même l'initiateur d'une nouvelle prédication (al-da`wa al-Jadida). Al Baghdadi, lui, est un théologien sunnite autoproclamé, mais inculte. Hassan Essabbah recrutait des adultes pour en faire des tueurs à la commande. Al Baghdadi recrute tous azimuts et à tout âge. Il programme même la naissance des futurs terroristes. Dans le registre de l'abomination, Daech reste un cas unique. Al Qaida, Boko Haram et tous les terroristes djihadistes de par le monde n'ont pas atteint son degré de sophistication du mal absolu. Pas même les Nazis. Quelque part là-haut, Satan doit être fort aise ! N. K.