L'accord politique signé jeudi dernier par les parties libyennes conduit par l'ONU, a été applaudi par la communauté internationale. L'Algérie a également accueilli avec «satisfaction» la signature de cet accord, comme l'a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. «Nous accueillons avec satisfaction la signature, le 17 décembre 2015, de l'Accord politique par les parties libyennes au dialogue conduit par les Nations unies», a-t-il affirmé. «Nous nous félicitons de cet aboutissement qui est de nature à permettre à la Libye, pays frère et voisin, de recouvrer la paix, la sécurité et la stabilité», a-t-il ajouté, cité par l'APS, lançant un appel à «tous les frères libyens à se joindre à ce processus et à adhérer à l'Accord politique pour réunir toutes les conditions de sa mise en œuvre rapide et appropriée en vue du règlement définitif et durable de ce conflit». «En cette étape cruciale et décisive, nous demeurons aux côtés du peuple libyen et continuerons à conjuguer nos efforts avec ceux des pays voisins et de la communauté internationale tendant à permettre à ce pays frère et voisin de se tourner résolument vers la paix, la sécurité, l'unité et la réconciliation nationale», a conclu M. Benali Cherif. De même le Royaume-Uni, par la voix de son Premier ministre, Davis Cameron, a qualifié la signature de l'accord interlibyen d'«étape importante» pour le règlement de la crise en Libye. M. Cameron a affirmé que le Royaume-Uni est «fermement engagé à assurer un avenir stable et prospère pour la Libye», ajoutant que l'accord est le résultat des efforts consentis par l'ONU en faveur du dialogue entre les parties libyennes en conflit. Il a relevé qu'avec la signature de l'accord, la communauté internationale «peut désormais dialoguer avec une Libye unifiée et un gouvernement représentatif sur les questions de la lutte contre les trafiquants et les migrants de Daesh» tout en se disant «impatient de travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre Fayez El- Serraj et le nouveau gouvernement qui travaille pour assurer la paix et la stabilité pour tous les Libyens.» Dans le même sillage, le ministre néérlandais des Affaires étrangères a déclaré que l'accord inter-libyen constitue «une première étape importante». M. Bert Koenders a affirmé également que cet accord pourrait contribuer à endiguer «les flux migratoires en provenance de Libye et lutter de concert avec le gouvernement d'union nationale contre l'EI». Le chef de la diplomatie néerlandaise a enfin souligné la nécessité que l'Union européenne apporte désormais «un soutien concret» à ce pays en crise. L'Italie s'est aussi réjouit de la signature de l'accord politique inter-libyen et son chef de l'Etat, Sergio Matarella, a souligné dans un communiqué que l'accord constitue «une étape importante dans le processus de stabilisation de la Libye dont le peuple assume aujourd'hui, avec courage, la responsabilité de ses choix» ajoutant qu'«il reste encore beaucoup à faire. Mais c'est un bon début». Le département d'Etat américain a, dès la signature de l'accord inter-libyen jeudi dernier, salué dans un communiqué sa signature se disant prêt à soutenir sa mise en œuvre. Le chef de la diplomatie américain a affirmé que tous les Libyens avaient un rôle à jouer durant la période transitoire, appelant toutes les parties à soutenir cet accord et à s'unir derrière un gouvernement national. «La Libye a besoin de ce gouvernement unifié pour faire face aux défis humanitaires, économiques et sécuritaires qu'elle affronte. Comme nous l'avons clairement indiqué le 13 décembre dernier lors de la réunion de Romeque j'ai coprésidé avec le ministre italien des Affaires étrangères, Gentiloni, la communauté internationale est prête à soutenir la mise en œuvre de cet accord politique et fournir son plein soutien au gouvernement unifié», a-t-il ajouté. Pour rappel, la signature de l'accord politique en Libye par des membres des deux Parlements libyens rivaux est le fruit de 14 mois de négociations. Il devra permettre, s'il est mis en œuvre, de jeter les bases d'un gouvernement d'union nationale, dont la mission première sera de rétablir la paix durant une période de transition de deux ans, et qui devra s'achever par des élections législatives. L'accord a été signé par environ 80 des 188 membres du Parlement de Tobrouk, ainsi qu'environ 50 des 136 députés du Congrès général national (CGN), mais aussi par des indépendants, des représentants de partis politiques et des représentants de la société civile et des communes, selon des participants. Mais il a été rejeté par les chefs des deux Assemblées rivales qui, eux, souhaitent l'adoption d'une «déclaration de principes» interlibyenne sur un gouvernement d'union, signée début décembre à Tunis entre des représentants des deux Parlements, un processus alternatif à celui de l'ONU. Ainsi donc l'accord en question est très fragile car pressé par l'ONU et l'Union européenne, l'accord a été signé par moins de la moitié des parlementaires des deux gouvernements autoproclamés ainsi que par l'émissaire de l'ONU. Il a été donc adopté au forcing et est loin de faire l'unanimité, ce qui va rendre difficile son application sur le terrain surtout que les deux présidents des Parlements rivaux ont déclaré, malgré la signature du texte, ne pas le reconnaître et que les principaux groupes armés de Tripoli n'étaient pas non plus présents pour le signer. Il est donc peu certain que la nouvelle autorité puisse siéger dans la capitale libyenne. L'accord prévoit que les deux Parlements libyens se fondent respectivement en une chambre des représentants et en un conseil d'Etat. Mais si les leaders des deux Parlements continuent de rejeter l'accord, le risque de voir naître une troisième autorité libyenne en plus des deux Parlements rivaux n'est pas totalement exclu. Malgré la fragilité de cet accord, la communauté internationale se félicite pour maintenir le forcing et pouvoir enfin avoir un interlocuteur en Libye pour faire face à la progression du groupe terroriste Etat islamique. H. Y./Agences