L'Accord politique signé jeudi sous l'égide des Nations Unies par les parties au dialogue interlibyen est "historique" pour le pays, a déclaré l'émissaire de l'ONU Martin Kobler pour la Libye. "C'est un jour historique pour la Libye", a lancé l'émissaire onusien qui était présent à la cérémonie de signature de l'accord. Il a souligné que cette étape "favoriserait une assistance étrangère à la Libye, notamment militaire, pour l'aider à lutter contre le terrorisme". "Une levée de l'embargo sur l'armement requiert un (seul) gouvernement", a-t-il encore indiqué avant de poursuivre: "La porte est toujours ouverte pour tous ceux qui n'étaient pas ici aujourd'hui (...) Ce n'est que le début d'un long parcours pour la Libye", a dit M. Kobler. "L'alternative est bien pire", a-t-il poursuivi. L'accord politique inter-libyen a été signé par des représentants de l'ensemble des parties libyennes dont le parlement reconnu par la communauté internationale basé à Tobrouk, le Conseil national général (CNG) à Tripoli, des indépendants, des représentants de partis politiques ainsi que des représentants de la société civile et des communes. Environ 80 des 188 membres du Parlement de Tobrouk et environ 50 des 136 députés du CGN l'ont signé, ont indiqué des participants. L'accord prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et d'un conseil présidentiel, au début d'une période de transition de deux ans qui devra s'achever par des élections législatives. L'un des signataires libyen de l'accord, Saleh el-Makhzoum, représentant du CGN, a parlé "d'un tournant décisif (...) sur la voie de la construction de l'Etat", et d'un "premier pas vers le rétablissement de la stabilité". S'inquiétant de la progression du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) en Libye et de la porosité des frontières permettant le départ de milliers de migrants vers l'Europe, la communauté internationale a fait le forcing pour cet accord qui prévoit principalement la formation d'un gouvernement d'union. Depuis la chute de l'ancien régime de Maammar El Gueddafi en 2011, la Libye est plongée dans la tourmente avec des combats entre milices armées et deux Parlements et deux gouvernements se disputant le pouvoir.