Bien que l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali ne soit pas parfait, de l'avis du ministre malien des Affaires étrangères (MAE), il reste néanmoins, selon lui, un outil indispensable pour la stabilité de son pays et de l'ensemble de la région. S'exprimant à son arrivée à Alger, hier, Abdoulaye Diop déclarera : «Nous savons que l'accord signé n'est pas parfait, mais c'est un outil indispensable pour la stabilité du Mali et devra contribuer à la stabilité de la région.» La visite du MAE malien en Algérie intervient dans le cadre de la dixième session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord-Mali. Cette session, coprésidée par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et son homologue malien, «marque le premier anniversaire de l'établissement, par les présidents des deux pays, de ce mécanisme en tant qu'outil stratégique de suivi et de mise en œuvre des mesures visant la recherche d'une solution pacifique et durable aux problèmes du Nord du Mali», a indiqué le ministère des Affaires étrangères algérien dans un communiqué. «Nous allons pouvoir discuter avec l'ensemble de nos partenaires pour voir comment accélérer la cadence et pouvoir identifier les actions prioritaires, étant donné que tout est parti d'ici (Alger)», a expliqué M. Diop. Les deux ministres, algérien et malien, explique-t-on de même source, devraient préparer la réunion consultative de haut niveau des membres du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. La réunion se tient au niveau ministériel, aujourd'hui à Alger. Selon le communiqué du MAE algérien, «cette réunion consultative de haut niveau à laquelle le ministre Ramtane Lamamra a convié les représentants du Gouvernement malien, de la Coordination des Mouvements de l'Azawad et de la Plateforme, ainsi que ceux de la composante internationale du Comité de suivi de l'Accord, sera l'occasion de procéder à une évaluation, pour la première fois depuis le parachèvement de la signature de l'Accord de paix le 20 juin 2016 à Bamako». Cette rencontre permettra, ajoute la même source, d'évaluer les «progrès effectivement enregistrés dans la mise en œuvre de l'Accord de paix par les trois parties signataires, durant les sept derniers mois, avec l'accompagnement de la communauté internationale, sur la voie du retour de la paix et de la consolidation de la réconciliation au Mali». Le ministre malien des AE a déclaré à la presse que cet accord «constitue, aujourd'hui, une réalité sur le terrain car une grande majorité des Maliens s'y reconnaît et contribue à son application». Il expliquera, de ce fait, que «beaucoup d'outils et de mécanismes ont été mis en place pour sa mise en œuvre». S'agissant des discussions, notamment avec les responsables algériens, l'hôte de l'Algérie, a expliqué qu'elles «vont porter sur les moyens de renforcer la paix et la stabilité dans la région». Cet accord, rappelons-le, est le fruit d'un long processus de consultations engagé à l'initiative d'Alger. Après cinq rounds de dialogue, entrepris dès juillet 2014, il a, finalement, été signé en deux étapes durant les mois de mai et de juin derniers par le gouvernement et les groupes politico-militaires de la région Nord-Mali, Les conséquences de l'instabilité dans le Nord-Mali se répercutent directement sur l'Algérie, le contrôle de cette zone par certains groupes terroristes, qui y ont fait leur base en profitant de la crise entre les populations locales et Bamako, constitue une menace sérieuse. Elle est une menace à la fois pour les populations qui y vivent mais aussi et à la sécurité intérieure de l'Algérie, d'où la nécessité d'arriver à mettre fin à cette instabilité. Selon le ministère des Affaires étrangères, les représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, ainsi que du Canada, qui est actuellement chef de file des Partenaires techniques et financiers du Mali (PTF), ont été conviés à participer en qualité d'invités, comme le stipule l'Accord. Une réunion formelle est annoncée pour la matinée d'aujourd'hui. Elle vise, selon le communiqué du MAE à «procéder à un examen rigoureux des avancées ainsi que des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l'Accord». L'Algérie est, pour rappel, le chef de file de la Médiation et président du Comité de suivi de l'Accord. M. B.