Huit mois, presque jour pour jour, après la signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, les différents protagonistes reviennent à Alger. Objectif : évaluer le processus mais aussi «accélérer» sa mise en œuvre. C'est dans ce cadre qu'une réunion consultative de haut niveau des membres du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du Processus d'Alger se tiendra, aujourd'hui à Alger, dans le contexte de l'évaluation du processus de mise en œuvre de cet accord. «Convoquée» par l'Algérie qui assure la présidence de cette instance et chef de file de la médiation internationale, la rencontre verra la participation des représentants des trois parties signataires (gouvernement, Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme d'Alger) et tous les membres de la médiation (Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Nigeria, France, Etats-Unis d'Amérique, ONU-Minusma, UA-Misahel, Cedeao, UE, OCI), a-t-on appris auprès du ministère des Affaires étrangères. Les représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Russie, Royaume-Uni) ainsi que du Canada, actuellement chef de file des Partenaires techniques et financiers du Mali (PTF), ont également été conviés à participer en tant qu'invités, comme le prévoit l'Accord, selon la même source. Une réunion formelle de l'équipe de médiation doit avoir lieu dans la matinée d'aujourd'hui pour «procéder à un examen rigoureux des avancées ainsi que des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l'accord». A son arrivée hier à Alger, pour prendre part à la dixième session du comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord du Mali, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a affirmé que l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali est un outil «indispensable» pour la stabilité du pays et de toute la région. Il reconnaîtra toutefois que ce dernier «n'est pas parfait» mais constitue «une réalité sur le terrain, car une grande majorité des Maliens s'y reconnaît et contribue à son application». Il a indiqué qu'il était en Algérie pour procéder avec les responsables algériens et l'ensemble de la communauté régionale et internationale qui accompagne le Mali, à une évaluation du «chemin parcouru» depuis la signature de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger et dans lequel l'Algérie «a joué et continue de jouer un rôle moteur». «Nous allons pouvoir discuter avec l'ensemble de nos partenaires pour voir comment accélérer la cadence et pouvoir identifier les actions prioritaires, étant donné que tout est parti d'ici (Alger)», a-t-il relevé. Il s'est ensuite entretenu avec le ministre algérien des AE, Ramtane Lamamra. La nouvelle série de consultations, qui débute donc aujourd'hui à Alger, «devrait être très utile pour la mise en valeur des acquis du processus de paix engagé dans ce pays et pour leur consolidation», a souligné le communiqué des AE. Selon le même document, sept mois se sont écoulés, en effet, depuis la signature de l'Accord, soit une période «suffisante» pour faire le point sur le chemin que les parties signataires ont parcouru ensemble. Le communiqué souligne que des développements «globalement positifs» sont observés ces derniers temps sur le terrain et évoque des «défis rencontrés» avant de rappeler les quatre principaux objectifs qui sont assignés à ces consultations, à savoir procéder à une évaluation «objective» de l'état et des perspectives du processus de paix, accélérer le processus de mise en œuvre de l'Accord et assurer aux instances de suivi toute l'efficacité recherchée, dans l'esprit et la lettre des dispositions pertinentes de l'Accord. Il s'agit également de «renforcer l'action de mobilisation et stimuler l'effort collectif de la communauté internationale en soutien au Mali», note le ministère des AE.