Les entreprises présentes dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée qui apportent leur contribution à un «système fondamentalement illégal» et à une «violation» des droits des Palestiniens doivent cesser leurs activités, a affirmé l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW). Dans un rapport, cette ONG, basée aux Etats-Unis, dénonce la politique israélienne en Cisjordanie consistant à soutenir la colonisation et à «la confiscation illégale» de terres palestiniennes. Ce document critique les entreprises, notamment étrangères, liées aux colonies notamment dans les secteurs du ciment et de l'immobilier. Des entreprises qui cautionnent «le traitement privilégié accordé aux colons pour pratiquement tous les aspects de la vie en Cisjordanie». «L'économie liée à la colonisation contribue à la politique du gouvernement israélien qui dépossède et discrimine durement les Palestiniens tout en profitant du vol des terres palestiniennes et d'autres ressources», a affirmé HRW. «La seule façon pour le monde des affaires de respecter ses responsabilités en matière de droits de l'Homme est de cesser de travailler avec et dans les colonies», préconise un des responsable de l'ONG. Israël occupe la Cisjordanie depuis juin 1967 et plus d'un demi million d'Israéliens vivent illégalement dans cette région ainsi que dans la ville d'Al-Quds occupée. Les accords conclus en 1993 à Oslo ont conduit à la création de trois zones en Cisjordanie. Tous dans l'intérêt exclusif de la partie occupante. La zone dite C, qui s'étend sur 60% de la région, est restée entièrement sous le contrôle israélien. L'Autorité palestinienne exerce des pouvoirs limités dans les zones A et B. Ces accords étaient censés mener à une solution permanente dans les cinq ans. Mais le processus est enlisé à cause de l'impunité d'Israël et sa politique d'Apartheid. Les colonies de Cisjordanie, érigées sur les terres palestiniennes, sont considérées comme illégales par le droit international et comme un obstacle majeur à la paix. HRW estime que les firmes étrangères actives dans les colonies aident les colons alors qu'Israël «interdit aux Palestiniens d'y construire ou d'exploiter des ressources naturelles». HRW cite en exemple de firmes étrangères concernées le groupe allemand Heidelberg Cement et la firme immobilière américaine Remax. Ces deux types d'entreprises facilitent les violations du droit international humanitaire commises par Israël. La Quatrième Convention de Genève interdit à toute puissance occupante le transfert de sa population civile vers un territoire occupé. Aux termes du Statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale, ce type de transfert de population, direct ou indirect, constitue un crime de guerre. M. B./Agences