La mission internationale indépendante chargée d'étudier l'impact des colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés a publié jeudi un rapport qui relève non seulement l'ampleur des violations commises par Israël mais aussi le "système de ségrégation" entre les colons juifs et les Palestiniens, rapporte l'ONU. Les violations constatées par les membres de cette mission s'inscrivent dans le cadre d'un schéma généralisé, caractérisé principalement par ''le déni du droit à l'autodétermination et des discriminations systématiques qui s'exercent quotidiennement envers le peuple palestinien'', note le rapport. Depuis 1967, "les gouvernements israéliens successifs ont ouvertement mené, directement participé et exercé un contrôle absolu sur la planification, la construction, le développement, la consolidation et l'incitation à la construction des colonies de peuplement", souligne la même source. "Conformément à l'article 49 de la 4ème Convention de Genève, Israël doit cesser toute activité de peuplement dans les colonies, et ce, sans conditions préalables", a affirmé dans un communiqué de presse Christine Chanet, qui préside cette mission internationale établie en juin 2012 par le Conseil des droits de l'homme. Le rapport explique que "les colonies de peuplement sont établies pour le bénéfice exclusif des Israéliens juifs". En outre, poursuit le rapport, ces colonies "sont maintenues et développées au travers d'un système de ségrégation complet entre les colons et le reste de la population des territoires palestiniens occupés, soutenu et facilité par un contrôle militaire et un maintien de la sécurité stricts, qui s'exercent au détriment des droits du peuple palestinien". "Nous appelons aujourd'hui le gouvernement d'Israël à veiller à ce que les auteurs de violations soient tenus pour responsables de leurs actes, à mettre fin à l'impunité et à faire rendre la justice pour toutes les victimes", a exhorté Mme Asma Jahangir, membre de la mission. Le rapport confirme qu'Israël "commet de graves violations du droit à l'autodétermination et du droit humanitaire". Il souligne aussi que le Statut de Rome donne juridiction à la Cour pénale internationale (CPI) sur le transfert de populations dans les territoires palestiniens occupés. "L'ampleur des violations commises par Israël s'agissant de la dépossession de terres, des évictions, des démolitions de logement et des expulsions de Palestiniens confirment le caractère généralisé de ces violations", souligne pour sa part Unity Dow, également membre de cette mission. "La violence et l'intimidation à l'encontre des Palestiniens est motivée par le désir de chasser les populations locales de leurs terres, permettant ainsi l'expansion des colonies de peuplement", a-t-il déploré. Le rapport indique, par ailleurs, que les entités privées ont aussi permis et facilité la construction des colonies de peuplement, autant directement qu'indirectement, et en ont tiré profit. Récemment, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait exprimé sa préoccupation de l'annonce de nouveaux plans de construction de colonies israéliennes notamment dans la zone E1 en Cisjordanie, rappelle-t-on. Ce site d'environ 12 km2 est d'une importance particulière pour les Palestiniens puisqu'il se trouve à proximité d'El-Qods-Est dont ils veulent faire la capitale d'un futur Etat. Pour le chef de l'ONU, les colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie "sont illégales en vertu du droit international", réitérant que de tels plans d'implantation "doivent être abrogés". Les Israéliens ont annoncé l'implantation de colonies juives dans la zone E1 après la reconnaissance de facto d'un Etat palestinien aux Nations unies.