Constantine a bien réceptionné quelques infrastructures de base qui lui manquaient. Mais avec de la bonne volonté et beaucoup d'engouement, la ville aurait colmaté toutes les bréches qu'elle recéle gràce à cette manifestation qui finalement apparaît comme un coup d'épée dans l'eau. A quatre mois de la clôture de la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» (CCCA-2015), les autorités locales préparent la clôture avec la ferme intention de terminer avec un finish grandiose. En témoignent les directives issues du conseil de wilaya, tenu en fin de semaine dernière, sous la présidence du wali de Constantine qui a fait passer en revue quelques points inhérents aux projets destinés à ladite manifestation (infrastructures et programmes culturels), avant d'amorcer la dernière ligne pour l'extinction des ultimes lampions. Pour certaines personnes, ce ne sera qu'un baroud d'honneur, dès lors que la rétrospective en question n'a pas apporté l'effet escompté depuis son démarrage en avril 2015, alors que l'Etat a consacré un budget conséquent pour faire de la méga manifestation une vitrine non seulement pour Constantine mais également pour tout le pays, qui irradierait au-delà des frontières. D'autres observateurs considèrent que cette ruée vers les intensifications des opérations sur le terrain s'apparente à ces classiques préparatifs pour garantir un show plus officiel que populaire, ce qui ne dérogera pas aux règles établies. En effet, la population, en particulier locale, a plutôt tourné le dos aux différentes animations qui étaient censées impulser une dynamique culturelle. Les multiples réaménagements procurés au vecteur de la communication, une charnière fort décriée par la corporation depuis l'entame de la manifestation, n'ont pas réussi à faire grimper les taux d'audience en dépit de l'élaboration de programmes bien chargés. En ce qui concerne le volet relatif aux réalisations, hormis les infrastructures réceptionnées et ayant permis l'inauguration de l'évènement dont la grande salle du Zénith (3 000 places), l'hôtel Marriott, le Palais de la culture Mohamed El Aïd Khalifa, la Maison de la culture Malek-Haddad et le théâtre régional, l'ensemble des projets inscrits dans le contexte ont accusé et accusent encore des retards dans leur exécution, à l'image du Palais des expositions à Zouaghi et les diverses opérations de réhabilitations engagées dans la vieille ville et quelques espaces, telles les zaouïas. Et les responsables n'arrivent pas à accélérer le mouvement en sommant les entreprises en charge de parachever les travaux et chantiers qui cumulent les ajournements. L'exemple le plus illustratif est visible au boulevard Belouizdad (ex-Saint Jean) dont les trottoirs sont en travaux depuis plus d'une année, attendant désespérément le nouveau revêtement. En parallèle, quelques aires, dont des infrastructures sportives qui s'inscrivent plus dans le cadre du développement des municipalités, ont vu le jour. Les autorités ont bien multiplié les sorties sur le terrain pour tenter d'imprimer les cadences nécessaires afin de boucler les chantiers. En vain. Les retards se sont accumulés faisant de Constantine une capitale de la culture arabe en chantier. Le rêve de donner à la ville une image avenante, à la hauteur de la manifestation, s'est vite transformé en cauchemar urbain. Lifting et cure de jouvence sont renvoyés aux calendes grecques, au grand dam d'une population qui, à un moment, a cru au développement de leur région, grâce à cette opportunité qui lui a été léguée par l'Organisation arabe pour l'éducation, les sciences et la culture (Alesco). Constantine a bien réceptionné quelques infrastructures de base qui lui manquaient. C'est un fait indéniable. Mais avec de la bonne volonté et beaucoup d'engouement, la ville de Benbadis aurait colmaté toutes les brèches qu'elle recèle et aplanit tous les problèmes urbains qu'elle a grâce à cette manifestation qui finalement apparaît comme un coup d'épée dans l'eau, qui aura cependant son baroud d'honneur qui retentirait le 16 avril prochain, dans un contexte purement officiel. N. H.