Les prix du pétrole tentaient un léger rebond, hier, en cours d'échanges européens, après avoir nettement chuté depuis vendredi, alors que la perspective du retour des exportations iraniennes de brut risque d'aggraver la surabondance d'offre qui grève le marché depuis plus d'un an et demi. Vers 11h GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 29,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 13 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février gagnait également 13 cents à 29,55 dollars. Les cours du Brent et du WTI ont fortement creusé leurs pertes en fin de semaine dernière, finissant sous les 30 dollars vendredi et signant hier à l'ouverture des échanges asiatiques de nouveaux plus bas en plus de douze ans. Le prix de la référence européenne du brut est ainsi tombé à 27,67 dollars le baril, un minimum depuis le 25 novembre 2003, tandis que son homologue new-yorkais a atteint au même moment 28,36 dollars le baril, un plus bas depuis le 30 octobre 2003. Outre la surabondance de l'offre, les investisseurs prennent en compte la fin des sanctions occidentales sur les exportations de pétrole iranien, qui ont effectivement été officiellement levées samedi dernier, à la faveur de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire. Dans ce sens, le ministère iranien du Pétrole a, d'ores et déjà, ordonné l'augmentation de la production pétrolière du pays de 500 000 barils par jour, a fait savoir le chef de l'Organisation nationale iranienne du pétrole (Nioc). «L'Iran a la capacité d'augmenter sa production de 500 000 barils avec la fin des sanctions et l'ordre a été donné aujourd'hui d'augmenter cette production», a déclaré Rokneddine Javadi, cité par le site d'information du ministère du Pétrole, sachant que l'Iran produit actuellement 2,8 millions barils par jour. Pour plusieurs analystes, l'afflux de barils supplémentaires de brut en provenance d'Iran va compromettre toute reprise des prix dans un avenir proche, ouvrant la voie à un déclin encore plus prononcé des prix du brut. Ce n'est pas l'avis de l'OPEP qui a indiqué, hier, prévoir un début de «rééquilibrage» du marché pétrolier en 2016, la baisse des prix qu'elle a favorisée devant peser sur la production de ses concurrents et contribuer à atténuer l'excédent structurel d'offre. Après des années de forte croissance, la production des pays hors-Opep devrait plonger cette année, pronostique l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel publié hier. Selon ses prévisions, cette baisse n'atteindra plus 380 000 barils par jour, comme prévu en décembre, mais près du double, soit 660 000 barils par jour, après des années de croissance de 2 millions. Après avoir atteint 56,87 millions de barils par jour (mbj), la production non-Opep devrait redescendre à 56,21 mbj cette année, une chute principalement encaissée par les Etats-Unis (-0,38 mbj), alors que la Russie, qui a enregistré une production record de 10,90 mbj en décembre, devrait elle aussi voir celle-ci reculer, selon le rapport qui n'évoque pas, cependant, l'Iran. Néanmoins, le marché demeure dans une situation de «surabondance persistante d'offre», note l'Opep qui a produit en moyenne 31,85 mbj en 2015. Excédentaire de près de 2 mbj en 2016, le marché pourrait toutefois s'équilibrer si l'Opep parvenait à limiter sa production à 31,65 mbj, selon ses projections. La hausse attendue de la demande mondiale (+1,26 mbj), à 94,17 mbj, couplée à la baisse de la production non-Opep, effacerait théoriquement une grande part de l'excédent mondial de production, selon ses prévisions. B. A./Agences Le prix du Sahara Blend algérien perd 47% en 2015, selon l'Opep Les cours du baril de brut de référence algérien, le Sahara Blend, ont perdu 47% en 2015 sur un an, s'établissant à 52,79 dollars, a indiqué l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son dernier rapport mensuel publié hier. La moyenne annuelle des prix du brut algérien est passée ainsi de 99,68 dollars le baril en 2014 à 52,79 dollars en 2015, dans un contexte de forte volatilité du marché pétrolier mondial à cause notamment d'une offre abondante. Le Sahara Blend a continué sa dégringolade en décembre pour s'établir à 38,59 dollars le baril contre 45,30 dollars en novembre, soit une baisse de 6,71 dollars dans l'intervalle d'un mois, selon les données de l'Opep. La production de l'Algérie en décembre dernier a atteint 1,185 million de barils par jour (Mbj), selon des données algériennes officielles. Une reprise des prix du pétrole «prendra un certain temps», selon Al-Nouaïmi Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a estimé qu'une reprise des cours du brut, en forte baisse depuis l'an dernier, prendra un certain temps, mais il s'est voulu optimiste sur l'avenir du marché. La coopération entre les pays producteurs conduit toujours à la stabilisation du marché, mais cela prendra un certain temps, a déclaré M. Nouaïmi lors d'un entretien avec le président mexicain Enrique Pena Nieto, en visite à Riyad. L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, exige la coopération de tous les pays producteurs de pétrole, y compris les producteurs non membres du cartel, dont le Mexique, afin de soutenir les prix sur le marché, qui continuent de plonger en raison d'une surabondance de l'offre. Cité par l'agence officielle Spa, M. Nouaïmi s'est dit optimiste sur l'avenir pour un retour à la stabilité du marché et une amélioration des prix, estimant que le Mexique et le royaume saoudien pourraient contribuer à réaliser cet objectif.