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Dépasser les relations économiques et aller vers plus d'investissements chinois en Algérie La Chine maintient sa position de premier fournisseur de l'Algérie
Au-delà de la dimension commerciale, les autorités algériennes veulent aujourd'hui aller vers plus d'investissements chinois en Algérie. D'autant que beaucoup de convergences et de complémentarités existent entre les deux pays dans plusieurs domaines d'activités, comme les mines, l'électronique, l'électrique, le photovoltaïque, le numérique, la santé, les matériaux de construction ou encore le BTP. La France a encore une fois perdu sa place de premier fournisseur de l'Algérie au profit de la Chine. En 2015, ce pays asiatique a été le principal fournisseur de l'Algérie avec 8,22 milliards de dollars, détrônant ainsi la France (5,42 milliards de dollars) pour la troisième année consécutive. Il n'est un secret pour personne que l'Algérie est restée pendant très longtemps dépendante de la France, notamment sur le plan commercial. Le pays importait quasiment tout auprès de la France : produits alimentaires, biens d'équipements industriels, produits agricoles, pour ne citer que ceux là. La facture des importations algériennes en provenance de France augmentait ainsi d'année en année. Néanmoins, après avoir régné sans partage sur le marché algérien durant plusieurs années, la France est depuis 2013, talonnée par la Chine qui a renforcé, ces trois dernières années sa part dans les importations globales algériennes. Des importations qui ont augmenté de plus de 73%. La Chine est quasiment présente sur toutes les positions tarifaires avec une présence plus forte sur les segments de l'équipement et des biens de consommation non alimentaires, notamment les véhicules de tourisme dont la facture a augmenté de 81% ces trois dernières années. Avec les véhicules de transport de marchandises et ceux destinés au transport des voyageurs, l'Algérie a importé pour plus d'un milliard de dollars de véhicules chinois. Mais il n'y a pas que cela. De la voiture à la téléphonie, en passant par l'habillement, les ustensiles de cuisine, les articles de ménage (serpillières, lavettes), les épingles à cheveux, les vis et les boulons, l'Algérie importe presque tout de la Chine lorsqu'elle exporte très peu vers ce pays asiatique. Selon la revue Marchés tropicaux et méditerranéens, les volumes exportés de l'Algérie vers la Chine restent très modestes comparativement aux autres pays du continent africain. Le pétrole brut, le zinc et le cuivre sont les trois seules matières premières qu'exporte l'Algérie vers la Chine, selon cette revue. Un grand déséquilibre commercial qui s'est avantage accru, ces dernières années, en défaveur de l'Algérie. Bien que tardivement, les autorités algériennes en ont pris conscience. Lors de sa visite officielle effectuée en Chine en avril dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal est revenu sur ce point : «Au-delà de la dimension commerciale fort appréciable au demeurant, il s'agit, pour nous aujourd'hui, d'encourager vivement les investisseurs chinois à s'impliquer davantage dans la réalisation des programmes et projets structurants, seuls à même de conférer la durabilité indispensable à un partenariat mutuellement bénéfique». L'Algérie désire ainsi bénéficier d'un transfert de technologie et des investissements chinois. La délocalisation d'entreprises chinoises en Algérie afin de produire sur place pour satisfaire le marché intérieur et conquérir les marchés des pays limitrophes et aussi ceux des pays méditerranéens, est également préconisée. D'autant que beaucoup de convergences et de complémentarités existent entre l'Algérie et la Chine dans plusieurs domaines d'activités, comme les mines, l'électronique, l'électrique, le photovoltaïque, la sidérurgie, l'industrie mécanique, les équipements industriels, la chimie, la pétrochimie, la sous-traitance industrielle, l'agro-industrie, l'agriculture, le numérique, la santé, les matériaux de construction ou encore le BTP. Les autorités chinoises semblent être favorables à cette approche et très ouvertes et réceptives aux propositions algériennes. C'est ce qu'a été d'ailleurs souligné par l'ambassadeur chinois en Algérie, Yang Yuanggu selon qui la Chine prévoit de renforcer son partenariat économique avec l'Algérie. Selon ses dires, «il existe un partenariat économique très fort entre les deux pays et nous voulons encore le renforcer en particulier aujourd'hui parce que la situation est moins favorable pour l'Algérie comme pour la Chine». Aux yeux de ce diplomate, le renforcement des relations économiques entre les deux pays sera concrétisé par des investissements dans le secteur industriel, notamment dans les domaines de la construction automobile, de l'énergie solaire et des équipements et matériels ferroviaires, où des projets sont en cours de discussion. Les entreprises chinoises, rappelons-le sont depuis plus d'une décennie les premières bénéficiaires des gigantesques programmes d'investissements publics lancés par le gouvernement algérien. Des autoroutes et aéroports jusqu'aux programmes de logements publics en passant par la grande Mosquée d'Alger, les entreprises chinoises ont quasiment tout raflé. Des contrats qui se chiffrent sur la décennie écoulée à plusieurs dizaines de milliards de dollars. B. A.