La France coloniale a effectué ses essais nucléaires et criminels, les trois Gerboises, le 13 février 1960 à Reggane, 150 kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya Adrar, dans des régions sahariennes difficiles à nettoyer de la radioactivité, a affirmé, hier à Adrar, un expert en physique nucléaire. La France coloniale a effectué ses essais nucléaires et criminels, les trois Gerboises, le 13 février 1960 à Reggane, 150 kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya Adrar, dans des régions sahariennes difficiles à nettoyer de la radioactivité, a affirmé, hier à Adrar, un expert en physique nucléaire. «Les essais nucléaires ont été menés par la France coloniale durant les années soixante dans des régions sahariennes ouvertes, difficiles à nettoyer des émanations radioactives à effets dévastateurs devant perdurer pour des milliers d'années», a souligné Kadham El Abboudi, chercheur en physique nucléaire. Le physicien a indiqué que les matières radioactives constituent des «polluants des plus dangereux sur l'environnement et le climat car contenant un mélange de produits toxiques mortels produisant des dizaines de produits radioactifs dangereux pour la santé et l'environnement». Selon lui, les essais nucléaires français qui avaient atteint leur apogée au terme de quatre essais menés dans une région saharienne ouverte, représentent en puissance «100 fois plus que celle des bombes lancées sur Hiroshima et Nagasaki, et dont les effets directs ont été relevés dans des lieux lointains de la région (Sud de l'Europe et l'Océan), en plus des averses porteuses de produits radioactifs enregistrées au Sud du Sahara et des nuages ayant atteint d'autres régions du monde». Le président de l'association 13 février-1960 de Reggane, Omar El Hamel, a souligné pour sa part la nécessaire prise de mesures pratiques pour éliminer la radioactivité nucléaire induite par les essais nucléaires français menés dans la région de Reggane et d'autres régions du Sahara algérien, dont les lourdes répercussions y perdurent encore. M. El Hamel a estimé qu'il est «inconcevable d'accepter des indemnisations limitées aux dangers et préjudices permanents que représentent ces essais sans prendre des mesures pratiques, par la partie qui en assume une responsabilité historique, pour éradiquer la radioactivité dont les répercussions perdurent encore et sont susceptibles d'hypothéquer et mettre en péril, selon les experts et scientifiques, l'avenir des futures générations, fils du pays». Il a, à ce titre, appelé la partie responsable de cet hécatombe, la France, à «hâter» l'engagement de démarches opérationnelles pour le nettoyage de la région des émanations radioactives afin d'y préserver la santé des futures générations, protéger l'environnement en vue d'éradiquer les séquelles que continuaient d'endurer aussi bien l'homme que la faune et la flore. De son côté, l'expert a également mis l'accent sur la nécessité de créer des structures médicales spéciales de dépistage des pathologies cancéreuses et de prise en charge des irradiés et malades. Le programme commémoratif arrêté par le mouvement associatif de la commune de Reggane prévoit des campagnes de sensibilisation, lancées depuis le début du mois de février, sur les voies préventives du diabète, l'hypertension artérielle (HTA) sur les femmes enceintes, des consultations médicales spécialisées au niveau de la polyclinique au profit de cette frange, la distribution de tensiomètres et de glucomètres. L'évènement a donné lieu également à l'organisation, par l'association Amel pour la lutte contre le cancer, d'une journée d'étude sur la prise en charge des cancéreux, dédiée au corps médical exerçant dans la région et encadrée par des praticiens spécialistes. APS