De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le bilan 2008 établi par les services de la Protection civile fait état de 54 morts et 645 blessés dans 1 068 accidents de la circulation sur les routes de la wilaya de Annaba, c'est-à-dire 2 à 3 accidents par jour. Ces chiffres en progression par rapport à l'année 2007, durant laquelle il a été enregistré 36 décès dans 999 accidents, démontrent que toutes les mesures prises n'ont pas changé les habitudes des conducteurs qui continuent à enfreindre la réglementation et le code de la route. Les infractions relevées par les agents affectés à la circulation ont trait, pour la plupart, à l'excès de vitesse, aux dépassements interdits ou encore à la conduite dangereuse. Les statistiques effectuées par les services concernés ont établi que ce sont les RN21, 16 et 44 qui sont les plus meurtrières avec une fréquence d'au moins 1 accident par jour. La RN21, voie à grande circulation, reliant la wilaya de Annaba à la wilaya de Guelma, est fréquentée par des milliers de véhicules dans les 2 sens. Les camions de gros tonnage l'empruntent souvent pour l'acheminement de marchandises ou de biens d'équipement. L'accident le plus tragique, et qui est encore dans les mémoires, est celui survenu le 21 août 2008 à hauteur de la localité de Aïn Berda (sur cette même route) où 8 personnes avaient péri, 3 autres blessées et d'importants dégâts matériels recensés (4 véhicules endommagés). Au lendemain de cette catastrophe, la police et la gendarmerie avaient renforcé les contrôles sur les principaux axes routiers, multipliant les barrages et renforçant les patrouilles motorisées. Cela n'avait pourtant pas dissuadé les conducteurs qui continuent toujours «à appuyer sur le champignon» malgré les panneaux de limitation de vitesse. Ni les retraits de permis de conduire ni les mises à la fourrière, encore moins les fortes contraventions infligées ne sont venus à bout de ce phénomène qui continue à faucher les vies humaines et à endeuiller des dizaines de familles. Il faut dire aussi que les nouveaux conducteurs «se jettent» à l'eau sans vraiment savoir conduire ou maîtriser leur véhicule sur des routes aux chaussées défoncées et étroites avec des virages en épingle de cheveu dans des conditions atmosphériques difficiles. La durée de formation dans les auto-écoles est insuffisante et les moniteurs affectés à l'encadrement ne sont pas toujours qualifiés. Les permis délivrés restent juste un document nécessaire à présenter pour justifier qu'on est habilité à conduire. Maîtriser son véhicule s'apprendra plus tard avec en prime des accidents parfois mortels.