«De nouvelles mesures ont été prises en vue de faciliter les procédures d'exportation de la pomme de terre au profit des opérateurs privés, au moment où la filière connaît une surproduction menaçant les revenus des agriculteurs», c'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pèche, Sid Ahmed Ferroukhi, en marge d'une réunion d'évaluation avec le conseil interprofessionnel de la pomme de terre. Il s'agit, selon lui, de mettre en place un «dispositif fluide» pour la délivrance du certificat phytosanitaire par les inspecteurs phytosanitaires au niveau des directions des services agricoles de wilayas à potentiel d'exportation des produits agricoles, telles qu'El Oued, Aïn Defla et Mascara. Désormais, les documents administratifs nécessaires aux opérations d'exportation seront délivrés par les wilayas d'où sera expédiée la pomme de terre vers l'étranger. Cela évitera aux opérateurs le déplacement jusqu'à la capitale pour avoir ces documents et les retards qui en résultent, selon le ministre. Les pouvoirs publics vont procéder aussi au renforcement des laboratoires d'analyses et de contrôle phytosanitaires des échantillons des produits agricoles au niveau décentralisé afin de «fluidifier» les procédures d'exportation. Le ministère va aussi appuyer l'organisation prochaine d'un forum d'exportation pour examiner les moyens et proposer les mesures de renforcement et de facilitation des opérations d'exportation de la pomme de terre. «Le produit existe en grande quantité et de bonne qualité», a dit le ministre, sans donner d'estimations chiffrées sur le niveau du surplus de production, se contentant d'indicateurs comme le prix abordable de ce produit stratégique sur le marché et la chute drastique de son prix au niveau de l'exploitation au point de menacer les revenus des agriculteurs. Outre l'exportation, le ministre a souligné l'importance de la transformation dans la régulation de cette filière stratégique. Il a annoncé à cet effet l'organisation d'un atelier de promotion de l'industrie de transformation de la pomme de terre, en collaboration avec l'interprofession et le ministère de l'Industrie et des Mines. L'Office national interprofessionnel de légumes et viandes (Onilev) ainsi que l'Institut technique des cultures maraîchères (Itcmi) ont été chargés de recenser, dans les dix jours à venir, les projets d'investissements dans la transformation afin de mettre en contact les producteurs de pomme de terre et les promoteurs. Par ailleurs, afin de soutenir les revenus des agriculteurs, il a, aussi, été décidé d'augmenter les volumes de stockage de la pomme de terre fraîche d'arrière saison à 60 000 tonnes au lieu de 40 000, déjà stockés dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Ce système, mis en place en 2008, sera remplacé par un nouveau dispositif en mars prochain, afin d'introduire de nouveaux paramètres liés aux changements qu'a connus la filière ces trois dernières années. D'autre part, M. Ferroukhi a annoncé que 72% des créances des agriculteurs dues à l'entreprise publique d'entrepôts frigorifiques (Frigomedit) ont été remboursées, le reste devrait être réglé durant les semaines prochaines. Le gouvernement a décidé, fin décembre dernier, lors d'un conseil ministériel, de dégager une enveloppe de 1,3 milliard DA pour payer immédiatement les agriculteurs qui ont participé à l'opération de stockage de leur production de pomme de terre de saison (juin 2015) livrée à Frigomedit qui devait, à l'origine, assurer ce payement. F. O./APS