Le pays dispose de centaines d'hectares de terres arables qui produisent peu ou qui sont carrément à l'abandon du fait de l'éloignement du réseau électrique ou de la difficulté que rencontrent les agriculteurs dans ces régions vastes et enclavées pour se procurer du gasoil, en plus de la cherté de ses deux formes d'énergie qui leur sont nécessaires pour pouvoir irriguer leurs terres à partir de forages. Pourtant, une solution existe : mettre à profit les énergies solaire ou éolienne. En ces temps où la question de ne plus compter sur les recettes du pays issues des exportations d'hydrocarbure se pose avec acuité, l'alternative la plus indiquée serait de trouver au plus vite des solutions clés et durable. La plus en vue est de surcroît à la portée réside dans le développement et la croissance de la production agricole. La meilleure façon pour y arriver serait d'envisager une extension des périmètres agricoles mais sans passer par de lourds investissements. Chose tout à fait indiquée au vu des pressions qui s'exercent actuellement et à venir sur les finances publiques. Pour ce faire, le premier chantier auquel doit s'atteler à mettre en place le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche est de faciliter l'accès aux énergies propres car, faut-il rappeler au passage, notre secteur de l'agriculture est trop dépendant de l'énergie fossile. En clair : vulgariser l'utilisation de l'énergie solaire dans les régions rurales et reculées. Ce qui permettrait aux agriculteurs de ces zones de diminuer leur dépendance excessive à l'égard du réseau électrique et du fuel. Toujours dans ce même ordre d'idées, il utile de souligner que des chercheurs universitaires et agronomes ne cessent de préconiser l'adoption à grande échelle de l'énergie solaire étant donnée qu'elle est abondante dans le pays. Et pour preuve : le soleil baigne sur le pays pendant au moins 300 jours par an. C'est dire tout l'intérêt de mettre à profit le photovoltaïque. Ils considèrent (ndlr : chercheurs et agronomes) que la démarche de développement de notre secteur de l'agriculture reste intiment liée à l'utilisation de l'énergie solaire dans les différents segments de l'exploitation et l'énergie solaire dans l'élevage. On peut citer également d'autres avantages de l'exploitation de l'énergie solaire notamment dans les systèmes de froid, de stockage et de conditionnement des récoltes dans les chambres froides et également dans la production animale. Une série d'avantages qui doivent constituer la préoccupation majeure des pouvoirs publics dès à présent. C'est d'autant plus attendu dans la mesure où dans le milieu des professionnels de la terre, on reste convaincus que l'énergie solaire directe (captage actif ou passif, photovoltaïque), est l'une des solutions à moyen et long terme étant donnée qu'elle va leur permettre de résoudre définitivement leur dépendance vis-à-vis de l'énergie électrique dans leurs exploitations agricoles et leurs laiteries. Chose facile à vérifier dans la mesure où il suffit d'installer un panneau solaire dans un verger pour s'apercevoir que le fellah propriétaire de la plantation fruitière ne serait plus exposé aux corolaires du réseau électrique. En clair, le fellah ne s'occupera plus de l'alimentation en énergie électrique. Cet exemple ne peut que susciter de l'engouement chez les agriculteurs à se lancer dans l'utilisation de l'énergie solaire. C'est le cas. Et pour preuve, on peut citer à titre d'exemple un projet qui vient de voir le jour et qui consiste en l'irrigation d'un important périmètre agricole dans le sud du pays suite à l'installation de pompes solaires. Selon Noureddine Yassa, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), repris par l'APS, près de 20 pompes on été installées en 2015. Toujours d'après cette même source, le Cder a piloté le projet et où les dernières pompes ont été mises en service en décembre dernier dans la commune de Reggane (wilaya d'Adrar). On a appris que les pompes qui fonctionnent totalement à l'énergie solaire, assurent l'alimentation en eau pour l'irrigation de périmètres agricoles à partir des forages avec une profondeur pouvant aller jusqu'à 70 mètres et un débit de 180 m3/jour pour chacune des pompes. Pour ce qui s'agit du fonctionnent de ces pompes, le directeur explique que les moteurs sont alimentés à partir d'une trentaine de panneaux photovoltaïques donnant une puissance moyenne de 13 kilowatt (KW). Rappelons au passage que pour la période 2015-2019, l'Etat s'est fixé pour objectif de porter à 2,5 millions d'hectares la superficie nationale des périmètres irrigués qui est estimée actuellement à 1,2 million Ha. Le projet va de surcroît concerner des milliers d'hectares implantés dans des régions enclavées et difficiles, sur le plan technique et économique, à raccorder au réseau électrique. Et du coup, le recours à l'utilisation de l'énergie solaire photovoltaïque est incontournable pour assurer l'alimentation en énergie électrique des régions agricoles et rurales dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays. Ce qui va enfin permettre d'économiser d'importantes quantités de gaz naturel et de mazout utilisés pour le fonctionnement des Centrales électriques dans ces régions. Z. A. Encadré Energies renouvelables : production de 4 500 mégawatts à l'horizon 2020 Selon le ministre de l'Energie, l'Algérie produira 4 500 mégawatts d'électricité à partir d'énergies renouvelables à l'horizon 2020. Pour l'heure, l'entreprise Sonelgaz gère un programme de 400 mégawatts qui est en cours de réalisation. Et d'ici à juin ou juillet prochain, la capacité de production, qui est actuellement de 85 mégawatts, va passer à près de 400 mégawatts. A rappeler que le programme national des énergies renouvelables adopté par le conseil des ministres le 24 mai 2015 prévoit la mise en place de 22 000 mégawatts à l'horizon 2030, ce qui va représenter 25% de la production nationale d'électricité.