Le respect de la légalité internationale est l'unique base du dialogue pouvant avoir lieu entre le Front Polisario et le Maroc, a estimé, hier, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). «Ce dialogue devant avoir lieu entre les deux parties ne peut se faire que sur la base du respect de la légalité internationale pour un règlement de la question sahraouie et trouver une issue réelle à ce problème», a déclaré Mohamed Salem Ould Salek à la presse, dans le camp de Smara, à Tindouf, à quelques jours de la célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la Rasd, le 27 février 1976. Le ministre sahraoui s'exprimait en réaction à l'invitation du Centre Bensaid Ait Idder des études et de recherches, adressée au Front Polisario pour participer à une conférence portant sur le «Sahara», les 8, 9 et 10 avril prochain à Marrakech. Sur cette conférence justement, le ministre sahraoui des Affaires étrangères a précisé que «le Front Polisario n'a reçu aucune invitation officielle de la part du Centre Bensaid pour participer à cette conférence». Le Front Polisario, a-t-il soutenu, n'en a pris connaissance que par voie de presse. Il faut savoir que le Maroc fait fi de la légalité internationale et ignore les résolutions et décisions onusiennes se rapportant à la légitimité de la question sahraouie, notamment pour l'organisation du référendum. Le peuple sahraoui attend l'organisation de ce référendum depuis 1991, date à laquelle le cessez-le-feu entre les combattants du Front Polisario et le Royaume chérifien a été décrété. «La participation du Front Polisario à cette conférence, devant se tenir au Maroc, organisée par le centre Bensaid Ait Idder, dépendra de la position des organisateurs concernant la question sahraouie», a-t-il dit, ajoutant que «ce centre est, d'abord, tenu de préciser sa position sur la question sahraouie et de voir si cette position est conforme avec les décisions des Nations unies et de la légalité internationale». Il est question, là, d'abord, d'éclaircir les choses concernant la position réelle du centre, qui porte le nom de l'opposant historique aux trois rois du Maroc. Dans ce sens, il dira : «Il faudrait aussi savoir si le centre d'études, en question, a la possibilité de changer la position marocaine qui s'entête à considérer que ce centre appartient à un parti politique d'opposition.» Ce haut responsable du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique a affirmé que «le Front Polisario n'est pas contre un dialogue avec l'opposition, que ce soit avec des personnes, partis politiques ou encore avec le gouvernement marocain». D'après lui, le peuple marocain n'est nullement concerné par cette guerre expansionniste menée par le régime pour deux raisons. La première, a-t-il expliqué, consiste à attirer l'attention des marocains sur une question dont ils n'ont aucun intérêt. La seconde raison, a-t-il ajouté, est le fait que le Maroc tente de s'accaparer les richesses naturelles du Sahara occidental. Et de poursuivre : «Notre dialogue avec les marocains en tant que partis politiques ne peut se faire que sur la base des résolutions et décisions de la légitimité internationale», expliquant que, de ce fait, «il s'agit-là des décisions des Nations unies qui reconnaissent au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination». A une dizaine de jours avant l'arrivée, dans la région du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, aucune information n'a, encore, été filtrée quant à savoir s'il pourra se rendre dans les territoires occupés du Sahara occidental. Les autorités marocaines persistent et campent dans leur refus. Rappelons que l'Envoyé personnel du SG des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, s'est rendu la semaine dernière dans les camps de réfugiés. Sa visite intervient dans le cadre de la préparation du rapport du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. Le Sahara occidental est considéré comme étant la dernière colonie du continent africain. Son territoire est inscrit, depuis 1996, sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU. Le chef de la délégation sahraouie aux négociations, Khatri Addouh, avait déclaré, il y a quelques jours : «Nous travaillons et espérons, à l'occasion du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), que nos frères marocains arrivent à la conclusion que durant 40 longues années, ils ont essayé d'imposer les volontés de colonisation, d'invasion, par l'expansion en plus d'autres méthodes répressives, cela n'a servi à rien en fin de compte.» Au programme des festivités des célébrations de la proclamation de la Rasd, devant se tenir le 27 février prochain, des manifestations variées ont été concoctées. Les activités prévues sont politiques, folkloriques, culturelles mais aussi militaires. Les festivités se dérouleront en présence de délégations de différents pays et continents. Les autorités sahraouies visent, par ces festivités, à faire connaître les différentes réalisations et acquis de la Rasd. M. B.