Le Fonds monétaire international (FMI) vient de faire un pas important vers la normalisation de ses relations avec le Zimbabwe. L'institution a en effet entamé des négociations avec Harare en vue de procéder à une revue complète des performances de l'économie zimbabwéenne, en prélude à une reprise de son aide financière à ce pays d'Afrique australe qui a fait défaut sur sa dette vis-à-vis des bailleurs de fonds occidentaux en 1999. «Une équipe d'experts du FMI a rencontré le 24 février des représentants du gouvernement dans le cadre de l'examen de la phase finale du programme de référence suivi par l'institution», a déclaré le représentant résident du FMI au Zimbabwe, Christian Beddies, à Reuters. «Cette équipe est aussi en train de réaliser la consultation annuelle au titre de l'article IV, qui est une étape importante dans le processus de reprise des financements accordés aux Etats», a ajouté M. Beddies. L'article IV des statuts du FMI stipule que l'institution «exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des Etats membres et adopte des principes spécifiques pour guider les Etats membres en ce qui concerne ces politiques». M. Beddies a également indiqué que le FMI pourrait reprendre son aide au Zimbabwe cette année si les créanciers étrangers acceptent ses plans relatifs à l'apurement des arriérés et aux réformes économiques à mettre en œuvre par Harare. Le Zimbabwe a fait, en 1999, défaut sur sa dette vis-à-vis des bailleurs de fonds occidentaux, dont le FMI et la Banque mondiale, ce qui a engendré un assèchement des financements extérieurs et une grave crise économique. Ce pays toujours dirigé d'une main de fer par Robert Mugabe a demandé en 2011 une assistance financière auprès du FMI, mais cette demande avait été alors rejetée par l'institution qui avait estimé que le Zimbabwe était encore loin d'une gestion saine de son budget et de son économie. En 2013, le FMI a cependant conclu un accord avec les autorités zimbabwéennes sur une mission technique chargée de contrôler le programme économique du pays, tout en précisant que ce plan de soutien est purement technique et ne permet pas au pays qui a frôlé l'expulsion de l'institution en 2006 d'aspirer à un financement immédiat. Entre temps, les pays occidentaux ont levé partiellement leurs sanctions à l'encontre du Zimbabwe pour encourager les réformes démocratiques.