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Cible de Daesh, la Tunisie mène «une guerre totale contre le terrorisme» 36 terroristes, 12 membres des forces de l'ordre et 7 civils tués dans les attaques de lundi dernier
Le bilan des attaques terroristes qui ont ciblé la Tunisie, lundi dernier, a augmenté pour atteindre au moins 55 morts. Dans le détail, au moins 36 terroristes, 12 membres des forces de l'ordre et sept civils ont été tués, a annoncé, le Premier ministre tunisien, Habib Essid précisant que six assaillants blessés ont par ailleurs été arrêtés. Parmi les 12 membres des forces de l'ordre figurent un soldat, un douanier et 10 membres des forces de la sécurité intérieure «dont l'un a été assassiné à son domicile», a fait savoir le Premier ministre lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que 14 membres des forces de l'ordre avaient en outre été blessés, ainsi que trois civils. Le chef du gouvernement tunisien a par ailleurs indiqué que les assaillants étaient une cinquantaine au total, selon une première estimation, et confirmé que selon les données préliminaires, la majorité des assaillants tués et arrêtés étaient des Tunisiens, sans écarter la possibilité d'étrangers parmi eux. Malgré tout, «la réaction des forces de l'ordre a été rapide et forte (...). Nous avons remporté une bataille, mais nous sommes prêts pour les autres», a assuré M. Essid. «Ils (les terroristes, ndlr) ont compris que la Tunisie n'était pas facile, que ce n'était pas une promenade d'établir un émirat à Ben Guerdane», a-t-il commenté. M. Essid avait, la veille, affirmé que le but des attaques était d'instaurer «un émirat de Daech». Le Premier ministre n'a pas manqué d'appeler à la vigilance, la Tunisie étant dans «une guerre totale contre le terrorisme» promettant «une évaluation approfondie de ce qui s'est passé. Et on en tirera toutes les conclusions. Il se peut qu'il y ait (eu) une défaillance à un certain niveau, au niveau des renseignements, au niveau d'autres éléments». Pour rappel, des attaques sanglantes ont été menées simultanément à Ben Guerdane, dans le sud-est du pays, lundi à l'aube. Elles ont visé une caserne de l'armée, un poste de police et un poste de la Garde nationale de cette ville proche de la frontière libyenne. L'armée tunisienne qui a tout de suite riposté et a réussi à déjouer les attaques. L'interrogatoire des sept terroristes capturés aurait permis de découvrir un camion rempli d'armes lourdes, mais aussi trois caches d'armes de guerre à Ben Guerdane. Hier, les forces de l'ordre continuaient de ratisser la région craignant que les terroristes qui ont réussi à prendre la fuite commettent d'autres attaques. Le ministère de l'Intérieur se veut cependant rassurant en affirmant que la situation est désormais stable. Mais des rumeurs ont fait état d'affrontements sporadiques. Dans les rues de la ville de Ben Guerdane, la vie n'a pas encore repris son cours. Les écoles gardent encore leurs portes fermées. Dans le centre-ville, un rond-point est bouclé et des snipers sont positionnés sur les toits alentour. Des patrouilles de l'armée sont déployées dans la ville pour sécuriser ses accès, comme l'a précisé le ministère de la Défense, appelant toutefois les habitants à la prudence et leur demandant d'informer les autorités de toute présence suspecte. Pour l'heure, les attaques n'ont pas encore été revendiquées même si plusieurs témoignages d'habitants évoquent des combattants qui se réclamaient de l'organisation Etat islamique. Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, lui-même, a affirmé que ces attaques avaient pour but d'établir un émirat de Daesh dans cette ville. Il a déclaré que l'attaque avait «peut-être pour but de contrôler» cette région et de «proclamer une nouvelle province» aux mains de groupes extrémistes. «Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons extrerminer [...] définitivement», a ajouté M. Essebsi dans des propos retransmis par la télévision publique. Déjà frappée en 2015 par une série d'attentats sanglants, la Tunisie a annoncé la fermeture des postes frontaliers et le renforcement des patrouilles y compris aériennes à sa frontière avec la Libye. Les routes menant à Zarzis et Djerba, au nord de Ben Gardane, ont été, également, fermées à la circulation. Après ces attaques, plusieurs pays et organismes internationaux ont exprimé leur soutien à la Tunisie. L'Algérie a condamné «vigoureusement» ces attaques, saluant «la riposte déterminée et courageuse des forces de sécurité tunisiennes». «Nous assurons le peuple et le gouvernement tunisiens frères de notre solidarité pleine et entière», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, ajoutant : «Nous renouvelons par la même notre rejet du terrorisme sous toutes ses formes et appelons l'ensemble des acteurs régionaux et internationaux à renforcer davantage leur coopération et à fédérer leurs efforts pour faire en sorte que la défaite du terrorisme partout où ce fléau se manifeste soit un objectif stratégique commun». L'Egypte a également exprimé son soutient par la voix de son président, Abdelfattah Al Sissi, qui a eu un entretien téléphonique avec son homologue tunisien qui lui a fait part de la solidarité de son pays avec la Tunisie, dans son combat contre le terrorisme. Les Etats-Unis ont vivement condamné l'attaque et ont proposé leur aide aux institutions militaires et sécuritaires tunisiennes. Tout en condamnant les attaques, Paris et Berlin ont assuré que la Tunisie a, une fois encore, été visée parce qu'elle est un symbole. De son côté, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, a présenté ses condoléances aux familles des martyrs et a réitéré son soutien à la Tunisie et au peuple tunisien. Le responsable onusien, a vivement condamné cet attentat et a souligné l'engagement de l'ONU à soutenir le peuple tunisien et à combattre le terrorisme. A noter enfin que ces violences surviennent alors que la Tunisie a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant à la situation en Libye notamment après la décision d'une intervention étrangère dans ce pays, menée pour l'heure par les Etats-Unis et la France. H. Y./Agences