Parmi les 12 membres des forces de l'ordre figurent un soldat, un douanier et 10 membres des forces de la sécurité intérieure « dont l'un a été assassiné à son domicile », a précisé Essid ajoutant que 14 membres des forces de l'ordre avaient,, en outre, été blessés, ainsi que trois civils. Le Chef du gouvernement tunisien a, par ailleurs, indiqué que les assaillants étaient une cinquantaine au total, selon une première estimation, et confirmé que sept d'entre eux avaient été arrêtés. Les forces de l'ordre ratissaient, hier, la région, a annoncé le ministère de l'Intérieur en notant que la situation était désormais « stable ». Un couvre-feu nocturne décrété dans la ville le jour de l'attaque « a été respecté », selon son porte-parole, Yasser Mesbah. Le président, Béji Caïd Essebsi, avait affirmé, lundi dernier, que le but de cette attaque était d'établir « un émirat » du groupe terroriste Daech à Ben Guerdane. Le président tunisien a précisé, lors de sa visite à la caserne de l'Aouina pour superviser la situation dans la ville, que les unités de l'armée, de la Garde nationale et de la douane étaient préparées à cette éventualité. « Ce qui s'est passé était peut être prévisible, mais pas avec cette envergure », a-t-il ajouté. « Le peuple tunisien doit être mobilisé pour affronter cette guerre. Il doit être fier des institutions sécuritaire et militaire », a dit Essebsi évoquant la possibilité de prendre « les mesures nécessaires conformément à l'article 80 de la Constitution » stipulant qu'« en cas de péril imminent menaçant la sécurité ou l'indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président de la République peut prendre les mesures requises par ces circonstances exceptionnelles après consultation du Chef du gouvernement, du président de l'Assemblée des représentants du peuple et information du président de la Cour constitutionnelle ». « Nous n'en sommes pas encore là », a toutefois assuré le chef de l'Etat tunisien. Condamnations unanimes Des composantes de la société civile tunisienne ont, de leur côté, condamné avec force les attaques de Ben Guerdane. Dans leurs communiqués, elles ont qualifié d'« étape sensible » l'attaque terroriste soulignant l'importance de surmonter la situation pour éviter au pays le risque de sombrer dans le chaos, comme ce fut le cas dans certains pays. Un appel a également été lancé aux forces vives pour « assumer leur responsabilité historique, prendre conscience de la menace qui pèse sur le pays, faire prévaloir l'intérêt suprême du pays et faire front uni contre le terrorisme ». La communauté internationale a, pour sa part, condamné cette attaque. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, « condamne les attaques terroristes qui ont lieu contre des postes de police et de l'armée dans la ville de Ben Guerdane en Tunisie », a indiqué, lundi dernier, un communiqué du porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Les Etats-Unis ont « condamné avec force », lundi dernier, les attaques « terroristes » en Tunisie. Le porte-parole du département d'Etat, John Kirby, a salué « la réponse rapide et courageuse des forces de sécurité tunisiennes » face à des attaques simultanées près de la Libye. Le président français François Hollande a, quant à lui, apporté le soutien de la France à la Tunisie. « La France se tient aux côtés de la Tunisie qui a, une fois encore, été visée parce qu'elle est un symbole », a déclaré Hollande dans un communiqué diffusé par l'Elysée.