C'est la ministre de la Poste et des TIC, Imène Houda Feraoun, la plus jeune du gouvernement Sellal qui a été chargée, hier, de lire le message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, adressé à la nation. Cette fois-ci à l'occasion de la fête de la Victoire, le 19 mars, après celui du 8 mars correspondant à la fête de la femme. Le choix de la jeune ministre parmi ses collègues au gouvernement, hommes et femmes, n'est pas fortuit. C'est qu'elle «incarne la jeunesse, la liberté, le travail, mais aussi l'attachement au pays», soutiennent plusieurs voix. Des valeurs sûres sur lesquelles insiste le chef de l'Etat dans tous ses messages au peuple algérien dans une conjoncture difficile marquée par des menaces extérieures de déstabilisation du pays et une crise économique sérieuse due à la chute brutale des prix des hydrocarbures. Aussi, c'est la ville d'El Tarf qui a été choisie pour abriter les cérémonies officielles. Le chef de l'Etat, dans son discours, explique les raisons du choix de cette ville: «C'est surtout pour rappeler les batailles héroïques qu'a vécues cette région, mais aussi l'image des caravanes de moudjahidine chargés d'armes pour approvisionner l'Armée de libération nationale, et de milliers de fils et de filles de notre peuple qui ont fui leur propre terre et ont trouvé refuge auprès de nos frères en Tunisie et au Maroc, bases arrières de notre combat libérateur, une solidarité qui a marqué notre mémoire et scellé notre engagement pour le Maghreb arabe». A partir donc d'El Tarf, Abdelaziz Bouteflika a rappelé le prix fort payé par l'Algérie pour recouvrer sa souveraineté et sa liberté et faire tomber les forces de l'obscurantisme et du colonialisme: «Cet illustre événement rappelle à notre peuple les sacrifices incommensurables consentis par nos prédécesseurs tout au long d'un siècle et demi de résistance contre le colonisateur, mais aussi les exploits de la Révolution contre le tyran, une résistance et une lutte relayées par la glorieuse révolution de novembre dont la victoire sera le couronnement. Un parcours triomphal qui restera une référence dans la lutte des peuples pour la liberté et que nous célébrons chaque année». La date phare du 19 mars 1962, poursuivra Abdelaziz Bouteflika, «est le couronnement d'un combat sacré mené par le peuple algérien contre les forces de l'obscurantisme et du colonialisme, l'ultime étape sera la guerre de libération qui a duré plus de sept ans et qui a fait abdiquer l'agresseur en l'obligeant à négocier pour la reconnaissance des droits de notre peuple et le recouvrement de la souveraineté totale de l'Algérie». C'est aussi une date qui «incarne la réappropriation de la souveraineté, une souveraineté recouvrée dans des conditions dramatiques qu'il convient de rappeler lorsque nous évoquons le prix de notre liberté et pour que les générations montantes soient toujours au fait du long et rude parcours mené par l'Algérie libre sur la voie de la construction et de l'édification». A l'adresse de ces générations montantes, le chef de l'Etat relance ses appels à la préservation de l'unité nationale, à repousser toutes les menaces extérieures et aussi travailler pour surmonter la crise économique, le travail étant l'arme infaillible pour faire face à tous les dangers. Ainsi, lit-on dans le message du Président, «la célébration de cette journée mémorable qui auréole notre combat libérateur, est non seulement une opportunité pour méditer le long parcours d'édification de notre pays, mais une halte qui interpelle notre conscience collective face aux nombreux défis qui se posent à nous». Le premier défi étant la préservation de l'unité et de l'intégrité du pays: «Le peuple algérien vaillant a versé le tribut du sang et de la sueur pour libérer et construire l'Algérie, mais aujourd'hui, tous les enfants du pays, femmes et hommes, jeunes et aînés sont plus que jamais tenus à l'unité, à la vigilance et à la mobilisation pour la sauvegarde de l'intégrité de notre pays qui partage ses frontières avec de nombreux pays secoués par des crises violentes». Le deuxième est d'être vigilant pour contrecarrer tout complot ou autre manœuvre extérieure visant à porter atteinte au pays, dans le cadre d'un plan global qui inclut d'autres pays dans la région: «Notre peuple est également appelé à rester vigilant et solidaire face aux complots dévastateurs ourdis contre toute la nation arabe et dont des peuples frères payent aujourd'hui la rançon comme nous mêmes l'avons fait durant la tragédie nationale dont les vents ont soufflé en vérité de l'extérieur. Et pour l'arme redoutable qui est le travail et surtout le bon travail, le chef de l'Etat dira: «Les Algériens sont également plus que jamais interpellés pour se mobiliser, travailler et innover en vue de surmonter la crise économique mondiale qui a affecté notre pays du fait de la chute des prix du pétrole et afin de poursuivre ensemble le processus du renouveau national aux plans politique, économique, social et culture». La célébration de la fête de la Victoire, le 19 mars, est aussi une occasion pour le premier magistrat du pays de rappeler l'aboutissement d'un projet qui lui est très cher parce qu'il entre dans le cadre de cette politique évoquée en haut et dont il affirme sa satisfaction d'avoir réussi sa réalisation. Il s'agit de la révision de la Constitution qui a pris forme définitivement le mois de février dernier. «Notre pays a enregistré une avancée politique inédite en matière de libertés et de participation du peuple dans la prise de décision par la promulgation de lois et la mise en place de mécanismes qui consacrent l'implication du citoyen dans la vie politique. La récente révision constitutionnelle traduit cette volonté indéniable de l'Etat d'aller de l'avant sur la voie de la concrétisation des aspirations du peuple en termes de démocratie efficiente qui favorise l'émergence d'une société en mesure de compter sur son génie innovant et créatif et ses propres ressources pour parachever l'œuvre d'édification et de construction et perpétuer le message de nos valeureux martyrs». Et de dire sa grande satisfaction: «Telle est l'Algérie d'aujourd'hui, une Algérie indépendante, pleinement engagée dans la grande bataille d'édification, qui a recouvré sa place parmi les nations et qui assume totalement et sûrement son rôle dans la promotion de la coopération et la complémentarité avec les peuples avec lesquels elle partage de nombreux référentiels dans le monde arabe et sur le continent africain». K. M.